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« Paul Klee Polyphonies » au Musée de la musique - A la bien-aimée ensorcelée


Paul Klee (1879-1940) et la musique ? Le thème est parmi ceux qui s’imposent avec le plus d’évidence pour qui souhaite associer l’univers pictural et celui des sons. Rien de tiré par les cheveux ; la chose va de soi s’agissant d’un artiste passionné de musique à tel point qu’il hésita au début de son parcours entre ce qui allait être sa voie et celle qu’il qualifiait de « bien-aimée ensorcelée ». Violoniste plus que respectable, le peintre suisse fut un musicien amateur au sens le plus noble du terme, pratiquant souvent la musique avec sa femme Lily au piano.



Depuis une exposition à Beaubourg au milieu des années 1980, aucune institution parisienne n’avait abordé la relation de Klee à musique. Le Musée de la Villette s’empare de ce sujet en or pour une exposition que l’on découvrira du 18 octobre au 15 janvier 2012.

Commissaire de l’exposition, l’historienne de l’art Marcella Lista a cherché à déployer une « mosaïque complexe » dans « Paul Klee Polyphonies ». Le rapport du peintre à la musique y est envisagé dans une perspective chronologique « qui permet de lire l’évolution des intérêts de Klee entre musique, poésie et théâtre ».



Eloigné des « correspondances » au sens baudelairien du terme, le rapport de l’auteur de Fugue en rouge avec la musique se comprend mieux à partir d’une note datée du début des années 1920 alors qu’il enseignait au Bauhaus de Weimar : «la simultanéité de plusieurs thèmes indépendants constitue une réalité qui n’existe pas uniquement en musique, mais qui trouve son fondement et ses racines dans n’importe quel phénomène, partout».



C’est là une clef essentielle pour comprendre les « Paul Klee Polyphonies » dessinées par Marcella Lista, parcours où la musique occupe une grande place, qu’il s’agisse des extraits d’œuvres que les visiteurs peuvent goûter au moyen des audioguides, ou de la programmation proposée en parallèle. Du 19 au 27 octobre, on y entend l’Orchestre du Conservatoire de Paris, Patrick Davin et Antoine Tamestit (19/10), le royal archet de Sergey Khachatryan (22/10) dans trois des Sonates et Partitas de Bach(1), Zeugen de Georges Aperghis (23/10 ; deux représentations), la soprano Alda Caiello et le Prazak Quartet (26/10) ou encore le monodrame Cassandre de Michael Jarrel avec Fanny Ardant en récitante (27/10).





Alain Cochard


Paul Klee Polyphonies

Du 18 octobre 2011 au 15 janvier 2012

Musée de la musique

(Du mardi au samedi de 12h à 18h, le dimanche de 10h à 18h)



(1) Rappelons l’existence d’une intégrale de ces œuvres chez Naïve par le violoniste arménien ; l’une des versions majeures de la discographie, d’une souveraine maîtrise (2CD V 5181)



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Photo : Paul Klee
« O » breites Format, 1915
[« O » format large]

Aquarelle et crayon sur papier préparé sur carton, 10,5 x 29,6 cm

Berne, Zentrum Paul Klee.

© Berne, Zentrum Paul Klee (Peter Lauri, Berne / ABMT, Universität Basel)


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