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Piano en Saintonge à l’Abbayes-aux-Dames - Le goût de la découverte
« En France on ne connaît pas, on reconnaît » ; on le cite souvent, mais le mot de Jean Cocteau demeure, hélas, totalement fondé. Heureusement pour les jeunes musiciens, quelques organisateurs et festivals courageux osent le faire mentir – et démontrent que le public est moins moutonnier que d’aucuns ne l’imaginent. Depuis 1993, Piano en Saintonge est de ceux-là. 1993 : cinq ans avant son Grand Prix du Concours Long-Thibaud, Cédric Tiberghien était ainsi l’invité du mini-festival charentais. On pourrait prendre bien d’autres exemples démontrant que Piano en Saintonge a été parmi les tout premiers à prêter attention à des interprètes qui le méritaient : Dana Ciocarlie était là en 1993 également, Cédric Pescia ou Racha Arodaky en 1996, Bertrand Chamayou en 2002, Jean-Frédéric Neuburger en 2004, Guillaume Coppola en 2005, David Violi en 2008, Guillaume Vincent en 2009…
A d’autres l’envol au secours de la victoire – après tout… ils savent pouvoir compter sur une presse de plus en plus occupée par les valeurs sûres, le people et les éternels «marronniers», lyriques de préférence, quand ce n’est les poissons d’avril foireux. Piano en Saintonge mise pour sa part sur la découverte en ne programmant que des interprètes à l’orée de leur carrière.
Après avoir bénéficié pendant des années des conseils de Dominique Merlet, la manifestation installée à l’Abbaye-aux-Dames fait depuis quelque temps appel à Anne Queffélec pour l’élaboration d’un week-end de piano qui, cette année comme de coutume, va faire le bonheur des curieux. Sur l’instrument préparé avec amour par l’irremplaçable Gérard Fauvin, six pianistes se succèdent en l’espace de deux soirées : Gaspard Dehaene, Eri Mantani, Nathanaël Gouin, Mathieu Stefanelli (également compositeur, il donnera ses 4 Illusions à côté de Beethoven et Brahms), Katharina Treutler, et Florian Noack (photo). Concertclassic vous a signalé il y a un bon moment déjà les qualités de ce dernier. Après des Prix au concours Vibrarte à Paris en 2009 ou au Concours Rachmaninov en Allemagne l’an dernier, la carrière du jeune Belge est en plein essor. Passionné par la transcription, Noack réserve au public charentais la primeur de sa version pianistique de la Schéhérazade de Rimski-Korsakov, plat de résistance d’un programme où figurent aussi le Lac enchanté de Liadov et la Danse hongroise de Rachmaninov.
Alain Cochard
21e Festival Piano en Saintonge
Les 1er et 2 avril 2011 – à 20h30
Saintes - Abbayes-aux-Dames
Rens. : 05 46 97 48 48
www.pianoensaintonge.fr
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Photo : DR
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