D’un sourire affable, Christophe Mirambeau nous fait ce soir remonter le temps à la Mutualité. Le 10 mai 1928 exactement – deux ans avant l’inauguration de la salle. La première partie offre une déambulation à travers les succès à l’affiche du music-hall parisien du moment – Comte Obligado de Raoul Moretti ou encore Yes ! de Maurice Yvain – jalonné de deux commandes à de jeunes compositeurs associés aux productions Diva, Diva Ouverture d’Antoine Lefort et Roli’s Rag de Roland Seilhes, dont le côté swinguant consonne parfaitement avec l’ambiance du spectacle.

Après cette errance préliminaire qui replace efficacement le spectateur dans le contexte – festif – de l’époque, l’orchestre Pasdeloup et Larry Bank recréent La revue des Ambassadeurs de Cole Porter, dans une nouvelle orchestration due au chef américain et à Patrick O’Neil. La succession des numéros permet de goûter les nombreux clins d’œil que la musique adresse au public parisien – entre autres l’inépuisable Marseillaise. Lisa Vroman se distingue dans Alpine Rose par un velours et une théâtralité irrésistibles, toute de rose et de paillettes galbée.

Amy Burton séduit par sa fraîcheur vocale, tandis que Vincent Heden fait montre d’une légèreté de timbre identifiable à ce répertoire. Jérôme Pradon assure les parties de baryton et le Diva Chorus, préparé par David Bray, emmène avec enthousiasme les ensembles. Dommage que l’acoustique des lieux ternisse un peu cette soirée sympathique.

Gilles Charlassier

Paris, Salle de la Mutualité, 3 mai 2012

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Photo : DR