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République tchèque - 64e Festival Printemps de Prague - Martinu célébré
Envie d’une petite escapade à Prague ? Le Festival Printemps de Prague qui débute dans quelques jours pourrait vous en fournir un excellent prétexte. La célèbre manifestation musicale tchèque est aujourd’hui dirigée par Roman Belor. Invité de la Journée Martinu au CRR de la rue de Madrid le 9 avril(lire notre compte-rendu), ce dernier a présenté une édition 2009 qui, comme de coutume, s’ouvrira le 12 mai, jour de décès de Bedrich Smetana, père de l’école nationale tchèque. Au programme, une tradition également, le cycle symphonique Ma Patrie sera donné, cette fois sous la baguette de Neeme Järvi à la tête du Prague Radio Symphony Orchestra.
Comme l’a souligné Roman Belor, le Printemps de Prague « a suivi les aléas de l’histoire tchèque après 1945 ». Lancé en 1946 par Rafael Kubelik, le festival verra très vite son fondateur le quitter, puisqu’après le putsch communiste de 1948 le chef d’orchestre s’exile immédiatement au Etats-Unis.
Par la suite le Printemps de Prague devient une vitrine de la politique culturelle du régime communiste, mais aussi une plateforme où se côtoient des artistes venus du bloc soviétique et d’Occident, dans des proportions variables selon le climat des relations internationales. Le chute du régime communiste en 1989 fait sentir ses effets sur le festival qu’il s’agisse de l’organisation d’une manifestation (dotée désormais du statut d’une association à but non lucratif) qui gagne en indépendance ou de la diversification d’une programmation qui s’élargit vers des genres nouveaux (baroque, jazz, musique du monde). Le Printemps de Prague adopte souvent une ou plusieurs lignes directrices. Ainsi, en 2006, rendit-il hommage à la collaboration avec les Slovaques car, rappelle Roman Belor, « il a été fondé comme un festival tchécoslovaque ».
Avec le 50e anniversaire de la disparition de Bohuslav Martinu, le Printemps de Prague ne pouvait que rendre un hommage appuyé au 4e « Grand » de la musique tchèque après Smetana, Dvorak et Janacek. Moins populaire que ces derniers, Martinu n’appartient pas souvent au répertoire des grands interprètes internationaux et Roman Belor, se réjouit d’être parvenu à « persuader certains d’entre eux d’intégrer la musique de Martinu ». Ainsi Christophe von Dohanayi donne-t-il un concert avec le Norddeutscher Rundfunk Sinfonieorchester Hamburg où figure le Concerto pour violon n°2 H. 293, dont Frank Peter Zimmermann est le soliste. Quant à Emmanuel Krivine il offre la Rapsodie H. 171 avec l’Orchestre du Luxembourg, aux côtés d’ouvrages de Rachmaninov et Dvorak.
Mais que l’on n’imagine toutefois pas le Printemps de Prague uniquement centré sur la musique de Martinu. On peut aussi y savourer une belle anthologie de pièces de viole sous l’archet de Jordi Savall, une soirée Mendelssohn/Schumann par l’Orchestre des Champs-Elysées de Philippe Herreweghe avec Steven Isserlis au violoncelle ou encore un récital de mélodies françaises par Susan Graham et Malcolm Martineau. Pas question pour le Printemps de Prague d’oublier tout ce que Martinu doit à la France…
Alain Cochard
64e Festival Printemps de Prague. Du 12 mai au 3 juin 2009. www.festival.cz (site en tchèque, anglais et allemand)
A Paris, le Centre culturel tchèque de la rue Bonaparte est également susceptible de vous fournir de précieuses informations lors de la préparation d’un voyage en République tchèque. www.czechcentres.cz/paris/novinky.asp
Photo : DR
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