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Salonen et l’Orchestre de la Radio Bavaroise au TCE - Classicisme et passion - Compte-rendu
A la fois fougueux et élégant, le chef finlandais Esa-Pekka Salonen est l’héritier des plus grands maestros du XXe siècle : Karajan dont la gestique l’a visiblement beaucoup inspiré, et plus encore Giulini dont il fut l’assistant avant de lui succéder à la tête de l’Orchestre de Los Angeles. C’est ce qu’on a pu vérifier une fois de plus lors de sa dernière apparition à Paris, à la tête de l’Orchestre de la Radio bavaroise.
Compositeur lui-même à ses heures, Salonen a une direction analytique à la manière d’un Boulez, mais il ne s’en tient pas au pied de la lettre, car il n’oublie jamais la poésie comme dans un Ainsi parlait Zarathoustra de Richard Strauss puissamment construit où il a su donner toute leur place aux principaux solistes de son orchestre et d’abord à son premier violon solo.
C’est tout naturellement qu’il mettra en valeur après l’entracte le jeu à la fois nuancé et solide du pianiste Yefim Bronfman dans le Second Concerto de Brahms. L’échange purement chambriste entre le piano et le violoncelle solo (Sebastian Klinger) sera un bonheur pour les musiciens comme pour le public, mais sans jamais exclure la dimension symphonique de l’ouvrage. Le classicisme et la passion caractérisent l’approche de Salonen.
Jacques Doucelin
Paris, Théâtre des Champs-Elysées, 9 juin 2012
(Concert diffusé par France Musique le 3 juillet à 12h35)
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Photo : DR
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