Précieuse série que celle des Lundis musicaux que Patrice Martinet, directeur de l’Athénée, a eu l’excellente idée de relancer en 2014 en la confiant à Alphonse Cemin, pianiste et membre du collectif Le Balcon. Admirable accompagnateur, Cemin ne monopolise pas l’affiche et fait régulièrement appel à des collègues, spécialistes de la mélodie et du lied ou solistes.

Tel est le cas Cédric Tiberghien, qui se range parmi les plus considérables pianistes de sa génération – des Szymanowski et des Bartók capables de rivaliser avec les plus grands noms de la discographie l'ont ces derniers temps prouvé. La densité du son, l’autorité du propos, l’imagination poétique qui le distinguent aiment à se mettre au service du répertoire chambriste : sa stimulante entente avec la violoniste Alina Ibragimova en témoigne éloquemment. Son sens du dialogue s’est aussi illustré dans le domaine de la mélodie, en janvier dernier à l’Athénée, lorsqu’il s’est fait le partenaire de Stéphane Degout (photo) pour un programme Poulenc-Ravel, récital dont Michel le Naour avait souligné la réussite (1). Grâce au label Be Records et à sa collection «Théâtre de l’Athénée Live », la trace de cette soirée – à laquelle participaient aussi Alexis Descharmes et Matteo Cesari pour les Chansons madécasses – a été préservée, fournissant la matière d’un album intitulé «Histoires naturelles » (1).

Tout amoureux de mélodie française se doit de posséder cette galette tant l’art de diseur du baryton – d’une justesse de caractère et d’un naturel admirables – y atteint des sommets, sans parler de la complicité avec ses partenaires, à commencer par le clavier plein de couleurs, d’images et d’arrière-plans de Tiberghien.

Simon Lepper © DR

L’admirateur de Stéphane Degout ne manquera pas de cocher sur son agenda la date du 18 décembre : elle marque son retour sur la scène de l’Athénée, cette fois accompagné par Simon Lepper. Qu’il s’agisse du concert ou de l’enseignement (au Royal College of Music), le pianiste britannique voue l’essentiel de son activité au répertoire vocal. C’est dire que le programme « Poèmes d’un jour », formé de pages de Fauré, Brahms et Schumann (les Zölf Gedichte op. 35), augure d’une intense rencontre.

Notez qu’avant leur passage à Paris, il vous est possible d’écouter Degout et Lepper dans ces mêmes œuvres à l’Opéra de Lausanne (le 10 décembre) et à La Monnaie (16 décembre). Inutile d’ajouter que l’on compte fermement sur la présence des micros de Be Records à l’Athénée ...

Alain Cochard

(1) www.concertclassic.com/article/stephane-degout-aux-lundis-musicaux-de-lathenee-noblesse-francaise-compte-rendu

Stéphane Degout, baryton / Simon Lepper, piano
Œuvres de Fauré, Brahms, Schumann
18 décembre 2017 – 20h
www.athenee-theatre.com/saison/spectacle/poemes_d_un_jour.htm
 
Même programme le 10 décembre à Lausanne (Opéra) : www.opera-lausanne.ch/calendrier/saison-2017-18/detail-spectacles/stephane-degout.html
et le 16 décembre à Bruxelles (La Monnaie) : www.lamonnaie.be/fr/program/440-stephane-degout

Photo © Julien Benhamou