Premier Prix du prestigieux Concours Arthur Rubinstein de Tel Aviv en 2017, le Polonais Szymon Nehring (photo, né en 1995) est d’abord associé aux auteurs du XIXe siècle, à Chopin en particulier, auquel il a consacré plusieurs enregistrements. Qu’on se garde pourtant de le cantonner à la littérature romantique. Il vient d’en fournir la preuve avec un enregistrement intitulé « Minimalist » ( 1CD Ibs (1)). De l’Etude n° 4 de Philip Glass au Concerto pour piano de Wojciech Kilar, en passant par le Concerto pour piano et cordes op. 40 de Górecki, Canto Ostinato de Simeon Ten Holt, la Valse Boston pour piano et cordes de Giya Kancheli, les Variations pour la guérison d’Arinuschka et Für Anna Maria d’Arvo Pärt, sans oublier Bridge de S. Nehring, brève et tempétueuse miniature, on y découvre un beau panorama du courant esthétique en question. Entre piano solo et pièces avec orchestre (celui de la Radio Polonaise dirigé par Michal Klauza), il montre le pianiste mettant son jeu dense et bien timbré et son sens des climats au service de pages où on ne l’attendait pas forcément.
 

De passage à la Seine Musicale le 23 novembre, Szymon Nehring y retrouvera l’Orchestre Pasdeloup et Marzena Diakun dans le Concerto no 1 de Brahms. Avec un tel soliste et une baguette de cette trempe, une interprétation pleine de caractère se profile. Tout comme pour la 4e Symphonie du même auteur que l’admirable cheffe polonaise dirigera en seconde partie.