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Tadaaki Otaka, Romain Descharmes et l’Orchestre National d’Île-de-France à Pleyel – Beau "Printemps russe" – Compte-rendu

Le chef d'orchestre Otaka Tadaaki

Disciple de Hideo Saito, le chef Tadaaki Otaka (né en 1947, il a la double nationalité japonaise et britannique) cumule de nombreux postes dans son pays natal, en particulier auprès de l'Orchestre de la NHK et du Nouveau Théâtre de Tokyo. Il a aussi exercé à Melbourne et auprès du BBC National Orchestra of Wales. Le programme intitulé « Printemps russe » qu’il dirige à la tête de l’Orchestre National d’Île-de-France témoigne de son sens de l’architecture, de la clarté et de la précision de sa battue.
 

Romain Descharmes / photo © DR
 
Après le Requiem pour cordes (1957) de Takemitsu, œuvre méditative et intérieure, lamentation en hommage au compositeur de musique de films Fumio Hoyasaka, l’exécution de la Rhapsodie sur un thème de Paganini op. 43 de Rachmaninov avec, en soliste, Romain Descharmes, crée un changement d’atmosphère. Très bien soutenu par un accompagnement efficace, le pianiste ne cède ni à la démonstrativé ni à l'emphase. Délicat, sa retenue et son sens des nuances permettent de faire ressortir de nombreux détails dans les variations rapides avec une économie de moyens maîtrisée et des coloris très subtils dans les parties les plus expressionnistes. La Cinquième Symphonie de Chostakovitch est tenue de bout en bout par une baguette qui laisse aux instrumentistes en verve (le violon d’Alexis Cardenas, les bois, les cuivres, les contrebasses…) une liberté très surveillée. Dès le Moderato initial, l’autorité et le geste sûr de Tadaaki Otaka laissent entrevoir sa connaissance d'une œuvre qu’il dirige par cœur, avec une conscience de la trajectoire à suivre et de la tension implicite, toujours contrôlée. L’Orchestre National d’Île-de-France se sent en totale sécurité et donne le meilleur de lui-même.
 
Michel Le Naour
 
Paris, Salle Pleyel, 18 mai 2014

Photo © Martin Richards

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