On l’a croisé au sortir de son programme en solo au Festival de Saintes, le 18 juillet en toute fin de matinée, heureux de l’accueil chaleureux d’un auditorium bondé. Telemann, Biber, Matteis, Purcell, Bach ... : il y près d’un an que Théotime Langlois de Swarte ne s’était livré à l’exercice du récital en solo. « C’est le sommet de notre pratique, confie le violoniste. On se retrouve face à soi-même ; il y a là une mise en abyme de notre solitude par rapport au monde et à notre existence. Vaste programme pour 11h du matin !, ajoute en plaisantant un artiste dont le succès grandissant n’altère en rien la simplicité, tout à l’image des autres membres du Consort, auxquels il était associé la veille pour un splendide programme Dandrieu-Corelli. (1)
 

L’été de Théotime Langlois de Swarte rime aussi avec Bach puisque, aux côtés de l’Orchestre de l’Opéra Royal de Versailles, il entreprend une tournée de six dates. Les Concertos en la mineur et mi majeur l’attendent, mais aussi le Ré mineur à deux violons et le Ré majeur à trois violons. Des partitions qui l’accompagnent depuis longtemps, même s’il n’a pas souvent eu l’occasion de les jouer avec orchestre. Après de formidables Leclair et Vivaldi au disque (Harmonia Mundi), on s’impatiente de l’entendre poser son empreinte sur ces partitions fameuses nourries d’influences italiennes.  « Une musique tellement vivante, dansante, il y a tout là-dedans. Ce sont des concertos pour l’île déserte », note un interprète qui, au cours de cette tournée Bach, aura le plaisir de jouer avec Leonor de Lera, collègue qu’il a côtoyée à 14 ans au sein de l’OFJ Baroque, et Ludmila Piestrak. Après une saison durant laquelle il lui a beaucoup fallu prendre l’initiative, diriger aussi (Le Bourgeois gentilhomme et Zémire et Azor au Comique), l'artoste a répondu avec bonheur à l’invitation de l’Orchestre de l’Opéra Royal, dont il sera à la fois soliste et chef.
 

Après Uzès le 26 juillet, la tournée passera par les Bauges le 28, puis à Sisteron le 29, dans le cadre des Nuits de la Citadelle (au cloître Saint Dominique). Après le Thoronet le 30 et Cahors le 2 août, le point d’orgue aura lieu dans le cadre du Festival de Prades à l’Abbaye Saint-Michel-de-Cuxa. Autant dire que Langlois de Swarte le perpignanais sera sur ses terres.

Quant à la rentrée du violoniste, notez déjà deux parutions discographiques : le Concerto en ut majeur de Haydn, qui tient lieu de cerise sur le gâteau des Symphonies parisiennes enregistrées par William Christie avec ses Arts Flo et, toujours chez Harmonia Mundi, « Une invitation chez les Schumann », programme inscrit dans la collection Stradivari du Musée de la musique. Avec la complicité d’Hanna Salzenstein (par ailleurs membre du Consort) et de la pianiste Fiona Mato (rencontrée à l’époque du CNSMDP dans la classe de Michaël Hentz), avec lesquelles il forme le Trio Dichter, mais aussi de Samuel Hasselhorn et Jorge González Buajasan, le violoniste nous introduit dans l’intimité du couple Schumann. Poétique, tendre, secret, inattendu aussi, cet enregistrement tombera à pic avec l’arrivée de l’automne. Et puis ... de Bach à Schumann, le chemin est vite parcouru !