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Trois questions à François Martin

Pianiste et directeur musical du spectacle Brecht/Dessau, interprété par Nada Stancar, que le Théâtre de la Colline accueille du 13 au 25 septembre, François Martin répond à concertclassic.

Ce spectacle Brecht/Dessau a été réalisé avec la complicité du metteur en scène Christian Schiaretti et de … Jean-Claude Malgoire. La présence d’un musicien d’abord associé à la musique baroque pourra surprendre certains…

F. Martin : « Tout à commencé en 2001 quand Christian Schiaretti a monté Mère Courage, sur des musiques de Paul Dessau. Ce spectacle marquait le début de sa collaboration avec Jean-Claude Malgoire, qui dirigeait la formation musicale. Ils se sont par la suite retrouvés pour L’Opéra de quat’ sous, où j’étais l’assistant de Jean-Claude. Rôle qui m’a conduit à le remplacer quand ses occupations nombreuses l’empêchaient d’être présent.

Nous en en sommes aujourd’hui à la troisième collaboration de C. Schiaretti et J.C. Malgoire autour de Brecht (photo) (la création a eu lieu en octobre dernier au TNP de Villeurbanne). Jean-Claude joue plus un rôle de producteur et de superviseur cette fois, car il s’agit d’un tour de chant qui ne requiert pas de chef. Déjà présente dans Mère Courage et dans L’Opéra de quat’sous, Nadia Strancar est l’interprète de ce nouveau spectacle. Les deux musiciens que j’ai à côté de moi, Michel Lairot (accordéon) et Guillaume Blaise (percussions), ont participé, eux aussi, aux deux précédentes productions.

Comment se présente cette soirée Brecht/Dessau ?

F.M. : Nous avons essayé de donner un aperçu complet des styles de Paul Dessau. Ce compositeur a vécu très longtemps (1894-1979) et son écriture a évolué en fonction des influences subies. On trouve des pages marquées par le jazz, d’autres par la musique sérielle, d’autres encore de caractère néo-classique ou populaire.
Il s’agit d’un tour de chant qui comporte également une dimension visuelle. Outre les traductions françaises de chansons que nous avons tenu à donner en allemand, on découvrira sur l’écran des créations vidéo inspirées par certains textes (de véritables petites fables de Brecht, mises en musique avec beaucoup d’esprit !).
L’accompagnement musical est donc réalisé par l’accordéon, la percussion et le piano. Un piano préparé. « Piano punaisé demandé, sinon pas de piano », a même écrit Dessau !

Comment s’est déroulé le travail avec Nada Stancar ?

F. M. : Nada n’est pas une chanteuse lyrique, mais une comédienne qui chante ; c’est d’abord son attirance pour tel ou tel texte qui a déterminé ses choix. Notre travail commence par une préparation, une mise en place très scolaire. Dans un deuxième temps, quand la musique est assimilée, Nada apporte des intentions, commence à chercher des couleurs, à varier le tempo. Vient une troisième phase où l’on passe sur scène et où l’on est véritablement « scotché » par la façon dont elle s’empare des chansons et se laisse totalement habiter par elles. Cette musique qui doit être interprétée de manière directe, abrupte, convient à son timbre de voix très grave, dans la lignée des grandes interprètes de ce répertoire. »

Propos recueillis par Alain Cochard

Nada Stancar chante Brecht/Dessau. Théâtre de la Colline. Du 13 au 25 septembre 2008. Plus d'info.

Photo : DR
 

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