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Tugan Sokhiev dirige Eugène Onéguine à Pleyel
C’était la belle époque du Châtelet, lorsque Jean-Pierre Brossman clôturait sa saison avec son festival des Provinces où les meilleures maisons d’opéra de nos régions montraient aux Parisiens leurs plus beaux spectacles. Nostalgie qu’entretiennent par la bande les forces du Capitole en présentant salle Pleyel Eugène Onéguine. Rassurez-vous, la production n’existe pas (pas encore du moins, mais on souhaite qu’après sa Dame de Pique anthologique, Sokhiev nous donne assez rapidement un Onéguine monté), et l’on se contentera d’une mise en espace d’Anatoly Galaov.
L’occasion de vérifier une fois de plus que les deux chefs-d’œuvre de Tchaïkovski inspirés par Pouchkine s’installent décidément durablement au répertoire des théâtres lyriques français, particulièrement à Lyon où la Trilogie de Peter Stein est intégralement reprise.
Pour Onéguine, opéra de l’amertume, Sokhiev aura l’œil à l’ambivalence constante d’une musique toujours entre émerveillement et cauchemar, cachant derrière le pastoralisme de la maison de Madame Larina les abîmes d’âmes irrémédiablement perdues. Distribution prometteuse avec en tous cas deux certitudes, le Lensky déjà unanimement célébré de Danill Shtoda, l’excellent Gary Magee dans le rôle-titre, la Tatiana de Gelena Gaskarova, merveilleuse Iolanta il y a peu à Toulouse ; tout cela ne se refuse pas.
Jean-Charles Hoffelé
Tchaïkovski : Eugène Onéguine - Solistes, Coro Easo, Chœur et Orchestre National du Capitole de Toulouse, dir. Tugan Sokhiev, Salle Pleyel, Paris, le 1er juin 2010
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Photo : DR
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