Journal

Une interview de Jodyline Gallavardin – « L’idée du cheminement me tient énormément à cœur »

 

Journée toute pianistique – et toute féminine – que celle du 29 juillet au Festival de la Vézère puisqu’elle verra se succéder trois jeunes interprètes dans la grange du Château du Saillant : Gayané Gharagyozyan, Nour Ayadi et Jodyline Gallavardin. Il y a deux ans, cette dernière livrait un premier disque en solo chez Scala Music, intitulé « Lost Paradises », qui a proprement révélé une interprète à la personnalité aussi originale qu’attachante.(1) On a profité de la présence de la pianiste à l’affiche du festival corrézien pour en savoir plus sur ses projets. Bonne nouvelle, un nouvel enregistrement se profile – qui sera réalisé durant une résidence la Scala Avignon en septembre – mais il faudra attendre un peu encore avant d’en connaître le programme exact. Une certitude toutefois, le piano de Jodyline Gallavardin n’a pas fini de nous raconter de belles histoires ...
 
 
Comment avez-vous reçu le succès remporté par « Lost Paradises » ?
 
J’ai été très agréablement surprise par l’accueil réservé à ce disque, que j’ai construit de la façon la plus sincère et la plus authentique par rapport à ma sensibilité intime de musicienne et d’artiste. Trouver un label qui me fasse confiance pour ce projet a été une chance magnifique, et continue de l’être car Scala Music m’accompagne sans contrainte, en me faisant confiance – c’est un grand bonheur ! Une agréable surprise, vous disais-je, mais une surprise tout de même car je suis allée chercher des pièces peu connues, pas forcément très accessibles (les trois Irish Legends de Cowell ou les Cinq Pièces Op. 75 de Sibelius). J’en ai été enchantée et confortée dans mon envie d’explorer le répertoire et de construire mes programmes d’une façon qui me plait et qui, j’en ai l’impression, plait aussi au public.
 

 
Vous allez réaliser un nouvel enregistrement au cours d’une résidence à la Scala Avignon en septembre : quel en sera le programme ?

L’idée du cheminement, le passage par diverses émotions, le fait d’avoir une architecture qui emmène l’auditeur d’un point à un autre sont des choses qui me tiennent énormément à cœur, en concert comme au disque et c’est comme cela que je construirai mon prochain album. Il s’agira d’un cheminement avec un fil conducteur, une narration et puisque je peux compter sur la confiance de mon label, j’enregistrerai des pièces qui ne sont pas souvent programmées, de Lourié ou de Liapounov par exemple. Je n’en dis pas plus pour le moment ...

Comment avez-vous conçu le programme que vous donnerez au Festival de la Vézère ?

On y trouvera pas mal de pièces qui figuraient dans « Lost Paradises ». Elles s’inscrivent bien dans ce cadre car il d’agit d’un festival proche de la nature, et de la rivière qui lui a donné son nom. Mais à la place des Cowell, je jouerai deux morceaux de Liapounov qui, eux, figureront sur mon prochain disque : Rêverie du soir et Nocturne. Je les ai placés en ouverture de mon récital ; une manière de regard par-dessus l’épaule vers mon prochain enregistrement ...

Nous dialoguons alors que vous sortez tout juste d’un concert Franck-Fauré avec Emmanuel Bernard, second violon du Quatuor Debussy. Quels sont vos projets en musique de chambre ?

Il s’agissait d’ailleurs de ma toute première collaboration avec Emmanuel Bernard, très positive ! La saison prochaine, j’aurai l’occasion de retrouver Hector Burgan, un violoniste avec lequel j’ai déjà pas mal joué, tout comme avec Cyrielle Golin, violoncelliste avec laquelle je ferai des concerts en sonate. Et nous serons aussi pour la première fois réunis en trio en 2025. Côté voix, j’ai pas mal de projets avec Manon Lamaison, une soprano que j’aime énormément et qui été très applaudie en Pamina dans la Petite Flûte donnée il y a quelques mois au Théâtre des Champs-Elysées. Sa carrière prend enfin l’envol qu’elle mérite ; c’est une voix vraiment merveilleuse ! Nous avons des projets en duo, et aussi en trio avec une violoniste que je côtoie assez régulièrement : Camille Théveneau. Beaucoup de choses s’annoncent en musique de chambre pour la saison qui arrive et, plus il y en aura plus je serai heureuse !
 
Propos recueillis par Alain Cochard le 7 juillet 2024
 

Partager par emailImprimer

Derniers articles