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Valery Gergiev et le Concertgebouw d’Amsterdam - Un éblouissement - Compte-rendu
Orchestre légendaire, le Concertgebouw d’Amsterdam attire toujours les foules. La prestation de Valery Gergiev à la tête de cette prestigieuse phalange aura enthousiasmé le public au rang duquel Henri Dutilleux (96 ans), venu entendre ses Métaboles. L’énergie fauve qui se dégage de l’exécution de cette partition, le soin apporté aux moindres détails par des musiciens rivalisant de précision rythmique, de rutilance sonore et de subtilité dans l’alliage des timbres rendent justice à un chef-d’oeuvre créé en 1964 à Cleveland.
Le Concerto pour violon de Sibelius (1905) associe lyrisme rhapsodique et puissance tellurique. Il trouve en Leonidas Kavakos un soliste capable, en grand seigneur, d’élever cette musique au niveau d’un hédonisme poétique, d’une narration sans affectation. La clarté de ton ainsi que le caractère intimiste l’emportent parfois sur l’affrontement épique mais Gergiev relance sans cesse le discours avec une maîtrise très suggestive d’un accompagnement où passent parfois les élans passionnés de la musique de Tchaïkovski.
La Symphonie n°5 de Serge Prokofiev (1945) est un must du chef russe qui sait attacher du prix à l’architecture, à la pulsation rythmique, aux climats les plus contrastés (Adagio). La jubilation contagieuse dont il fait preuve dans l’Allegro giocoso final conclut triomphalement ce concert de toute beauté.
Michel Le Naour
Paris, Salle Pleyel, 17 mars 2012
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Photo : DR
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