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Vincent Larderet au Festival Piano au Musée Würth – Intense et expressif – Compte-rendu
Vincent Larderet au Festival Piano au Musée Würth – Intense et expressif – Compte-rendu
A une vingtaine de kilomètres de Strasbourg, le Musée Würth d’Ernstein inauguré en 2008 offre un écrin de toute beauté pour un festival de piano dont Vincent Larderet (photo) assure depuis deux ans la direction artistique. Du 10 au 19 novembre cette année de grands solistes internationaux se produisent dans un Auditorium à l’acoustique idéale autour d’œuvres emblématiques du répertoire.
Le programme que Vincent Larderet a choisi pour la soirée inaugurale se distingue par sa densité. Ce défenseur de la musique française, qui a confié au disque des interprétations particulièrement remarquées d’œuvres de Ravel et de Florent Schmitt, a choisi de commencer par le Livre II des Préludes de Debussy.(1) A mille lieues des mystères de l’instant si chers à Jankélévitch, sa vision se veut orchestrale avec un goût des contrastes finalement très respectueux du texte. L’espace d’un instant, dans La Puerta del Vino, l’acuité rythmique rappelle le goût du soliste pour l’univers ravélien.
En seconde partie, Après une lecture du Dante de Liszt est joué avec grandeur, dextérité et une sonorité profonde qui souligne la prégnance de l’enseignement reçu à Lübeck auprès de Bruno Leonardo Gelber. L’abstraction de Nuages gris du même compositeur prépare à la verticalité assumée de la Sonate op. 1 de Berg organiquement conduite. Dans la redoutable Fantasia Baetica de Manuel de Falla, le soliste ne recherche pas la couleur locale mais plutôt l’intensité expressive au plus profond du clavier sans jamais quitter une certaine hauteur de vue.
Parallèlement au festival, une exposition (jusqu’au 7 janvier 2018) de cent trente œuvres (peintures, dessins, sculptures, installations) de la Collection Würth sur la thématique à large spectre de « La représentation de la figure humaine » apporte un regard informé sur les métamorphoses de l’art contemporain.
Piano au Musée Würth ne se termine que le 19 novembre sur un récital de Nelson Goerner et il est encore temps d’aller écouter Marc Coppey, Nicolas Dautricourt et Vincent Larderet en trio (le 17), la jeune Ana Kipiani (le 18), Marc Coppey et Peter Laul (le 18) et le si singulier Herbert Schuch (le 19).
Michel Le Naour
Le programme que Vincent Larderet a choisi pour la soirée inaugurale se distingue par sa densité. Ce défenseur de la musique française, qui a confié au disque des interprétations particulièrement remarquées d’œuvres de Ravel et de Florent Schmitt, a choisi de commencer par le Livre II des Préludes de Debussy.(1) A mille lieues des mystères de l’instant si chers à Jankélévitch, sa vision se veut orchestrale avec un goût des contrastes finalement très respectueux du texte. L’espace d’un instant, dans La Puerta del Vino, l’acuité rythmique rappelle le goût du soliste pour l’univers ravélien.
En seconde partie, Après une lecture du Dante de Liszt est joué avec grandeur, dextérité et une sonorité profonde qui souligne la prégnance de l’enseignement reçu à Lübeck auprès de Bruno Leonardo Gelber. L’abstraction de Nuages gris du même compositeur prépare à la verticalité assumée de la Sonate op. 1 de Berg organiquement conduite. Dans la redoutable Fantasia Baetica de Manuel de Falla, le soliste ne recherche pas la couleur locale mais plutôt l’intensité expressive au plus profond du clavier sans jamais quitter une certaine hauteur de vue.
Parallèlement au festival, une exposition (jusqu’au 7 janvier 2018) de cent trente œuvres (peintures, dessins, sculptures, installations) de la Collection Würth sur la thématique à large spectre de « La représentation de la figure humaine » apporte un regard informé sur les métamorphoses de l’art contemporain.
Piano au Musée Würth ne se termine que le 19 novembre sur un récital de Nelson Goerner et il est encore temps d’aller écouter Marc Coppey, Nicolas Dautricourt et Vincent Larderet en trio (le 17), la jeune Ana Kipiani (le 18), Marc Coppey et Peter Laul (le 18) et le si singulier Herbert Schuch (le 19).
Michel Le Naour
(1) En janvier 2018, pour le Centenaire Debussy, paraîtra un CD (chez Ars Produktion) avec la 1ère Série des Images, le Livre II des Préludes, et les fragments symphoniques du Martyre de Saint Sébastien transcrits par André Caplet en 1911 et complétés par Vincent Larderet.
Ernstein, Auditorium du Musée Würth, 10 novembre 2017 / www.musee-wurth.fr/wp/index.php/programme-2017/
Photo © Martin Teschner
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