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Alexandre Kantorow en récital au Théâtre de Cornouaille – Simplicité et luminosité – Compte-rendu

Premier des cinq  « Concerts au chocolat » de cette nouvelle saison du Théâtre de Cornouaille à Quimper, le récital d’Alexandre Kantorow (photo) consacré à Rachmaninov, Brahms, Bartók et Liszt fait oublier par sa luminosité et son évidence le temps maussade d'un après-midi d’automne.

 En première partie, la Sonate n°1 de Rachmaninov exige des moyens superlatifs mais aussi une hauteur de vue pour capter un discours volontiers expressionniste et complexe. Le pianiste saisit à merveille les états d’âme opposés, voire paroxystiques de cette œuvre faustienne et satanique. Concentré, virtuose sans jamais se départir d’une simplicité naturelle, Kantorow atteint à la fois des sommets d’intensité et de poésie. Dans la Rhapsodie n°1 op. 79 de Brahms, il ne cherche pas à accentuer les contrastes mais plutôt à les unifier, privilégiant la plénitude plutôt que l’héroïsme.

 La juvénile Rhapsodie n°1 de Bartók – une partition qui regarde encore du côté de Liszt et de Dohnanyi tout en utilisant le matériau d’un folklore imaginaire –  permet une débauche de couleurs, de rythmes et un sens de la pulsation que l’on retrouve dans la Rhapsodie hongroise n°11 de Liszt, maîtrisée techniquement et intelligemment conduite. Le bis, un chanson populaire tzigane transcrite par Cziffra, conclut de manière nostalgique ce moment de musique exceptionnel offert par un pianiste de vingt ans dont l’art si abouti laisse admiratif.
 
Michel Le Naour

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Quimper, Théâtre de Cornouaille, 8 octobre 2017 / www.theatre-cornouaille.fr

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