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Ô-Celli et Michel Wright au Festival Notes d’Automne du Perreux-sur-Marne – Tout un cinéma – Compte-rendu
Depuis 2009, le Festival Notes d’Automne du Perreux-sur-Marne, fondé et dirigé par le pianiste Pascal Amoyel, fait entendre sa différence en misant sur la rencontre entre musique et littérature. Une programmation d’autant plus séduisante que la manifestation s’attache à proposer de nombreuses créations ou, s’il s’agit d’un programme musical préexistant, à le présenter sous un jour nouveau grâce à la littérature.
Ainsi en va-t-il de « Ô-Celli fait son cinéma », qui réunit l’octuor de violoncelles Ô-Celli et le comédien Michel Wright. L’excellent ensemble belge (il comprend des membres de l’Orchestre de la Monnaie, du Philharmonique Royal de Liège, de l’Opéra Royal de Wallonie ou de l’Orchestre National de Lille) que d’aucuns ont pu applaudir en avril dernier dans le cadre du 2ème Festival BE-Classique ! du Centre Wallonie-Bruxelles, s’est fait une spécialité des arrangements de grandes pages du répertoire symphonique (c’est l’un des membres d’Ô-Celli, Alexandre Beauvoir, qui s’y emploie – avec un sacré talent !).
Michel Wright © Scene-Light.net
A partir d’un programme composé d’œuvres classiques et de musiques de films qui a déjà valu beaucoup de succès à l’ensemble, Notes d’Automne a su imaginer un spectacle très complet en invitant M. Wright à dire des extraits de la Lettre aux acteurs de Valère Novarina – bel hymne à ceux qui ré-écrivent le texte avec leur corps, leur chair, leur ventre. Le comédien s’y emploie avec l’appétit requis, et s’insère avec beaucoup de naturel et de fluidité entre les interventions d’Ô-Celli.
© Scene-Light.net
D’un bout à l’autre de la soirée, on demeure sous le charme du véritable illusionnisme sonore déployé par les instrumentistes. Ils ne sont que huit et pourtant cette ouverture de la Forza del destino de Verdi ou cet Ainsi parlait Zarathoustra de Strauss possèdent un relief, une variété des couleurs, un dynamisme – une profondeur de champ pourrait-on dire dans ce contexte – étonnants. Le résultat tient évidemment à l’intelligence des arrangements, mais aussi à l’esprit qui règne au sein du groupe. Pas de position fixe : en fonction des pièces, les instrumentistes changent de place sur scène et, partant, dans le spectre sonore, ce qui ajoute à la complicité et à la fraîcheur de leur jeu.
On ne goûte pas moins la valse De la pointe au talon, seul ouvrage original pour huit violoncelles du programme (écrit spécialement pour Ô-Celli par le Belge Harold Noben), la fameuse musique de Rota pour La Strada ou des incursions chez John Wiliams (E.T.) et dans les polars américain. Du cinéma « populaire », qui fait idéalement écho à l’éloge de l’acteur « populaire » de Valère Novarina fervemment porté par M. Wright. Vous avez populaire ? Bohemian Rhapsody de Queen en bis !
Alain Cochard
Le Perreux-sur-Marne, Hôtel de Ville, 15 novembre 2017
Site de l'ensemble Ô-Celli : octuorocelli.wixsite.com/octuorocelli
Photo © Scene-Light.net
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