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Le Chœur de Grenelle crée la transcription pour chœur a cappella du Boléro de Ravel par Thierry Machuel – « Terra Boléro »
Pour son dixième anniversaire, le Chœur de Grenelle (dir. Alix Debaecker, photo) s’est offert la création de l’arrangement du Boléro de Ravel pour chœur a cappella par le compositeur Thierry Machuel (au sein d’un programme comprenant aussi des pages de Purcell et Charpentier)
Comment un chœur peut-il mieux fêter ses dix ans d’existence qu’avec une création ? Pour autant, A. Debaecker ne s’attendait pas à ce que le compositeur T. Machuel et le poète Benoît Richter lui livrent un tube planétaire. De fait, les deux complices lui ont proposé rien moins que la transcription pour chœur du Boléro de Ravel. « Une idée folle !, reconnaît T. Machuel, qui a arrangé l’œuvre alors qu’il était en résidence à la Villa Kujoyama de Kyoto. Mais Benoît m’avait envoyé son texte, intitulé Terra Boléro, et il s’est basé sur l’idée merveilleuse de la création du monde, avec l’énumération des cycles géologiques ». Le poète s’est d’autant plus senti inspiré par le thème qu’en l’écrivant, il a découvert que « la structure du Boléro suit exactement la structure des âges géologiques tels que nous les connaissons aujourd’hui ». Poème en main, T. Machuel a donc travaillé d’arrache-pied depuis le Japon pour livrer la partition à la date anniversaire du Chœur de Grenelle, même si le délai, trop court, l’obligeait à renoncer temporairement au texte : « J’ai laissé la mélodie vocalisée, elle ne voyage – pour l’instant –que par les timbres », avoue-t-il.
Thierry Machuel (à g.) & Benoît Richter (à dr.) © MGrinand
La création du 14 juin s’est donc faite sans texte. Mais, après les œuvres sacrées de Henry Purcell et le Miserere de Marc-Antoine Charpentier, impeccablement interprétés, ce Boléro vocalisé a sacralisé le concert. Démarrant sur un quintette vocal, le chœur a usé de tous les artifices humains pour créer du son : instrumentation vocalisée, mélodie sifflée ou musique corporelle (épaule et cuisse percutés de la main et pied battant le sol), enfin l’agrégation progressive des trente-huit choristes au fil des reprises atteint 15 voix mêlées, pour parvenir à la transe. Quand A. Debaecker s’est mise à danser sur le rythme, le public était définitivement emporté par le maelström final et par la magnifique voix de la soprano Marthe Davost qui le dominait. Ovation méritée : « Je suis content parce qu’à un moment, on oublie tout à fait que ce devrait être un orchestre », témoigne le compositeur. T. Machuel n’abandonne cependant pas le texte. Il se donne jusqu’à septembre prochain pour le lier à la musique. Ce sera alors l’occasion d’un nouveau concert, accompagné de surcroît d’un film.
Michel Grinand
Paris, église Saint-Christophe de Javel, 14 juin 2018 ; prochain concert 28 juin, 20h30 (église Notre-Dame des Blancs-Manteaux, Paris)
www.choeurdegrenelle.com/
www.kisskissbankbank.com/fr/projects/le-choeur-de-grenelle-fait-son-bolero-de-ravel
Photo © DR
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