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La Flûte enchantée par la Clique des Lunaisiens au 9ème Festival Notes d’automne – Flûte de poche – Compte-rendu
De José Van Dam chantant Brel et Gardel à la rencontre de Bach et du hip hop par Ophélie Gaillard et Ibrahim Sissoko, le 9ème Festival Notes d’automne du Perreux-sur-Marne aura déroulé une programmation très variée où le répertoire lyrique trouvait aussi sa place avec La Flûte enchantée par la Clique des Lunaisiens d’Arnaud Marzorati, alliée aux instrumentistes de la Petite Symphonie menés du pianoforte par Daniel Isoir – partenaire de très longue date du baryton et de sa chantante troupe.
La Flûte donc, mais façon Lunaisiens : un concentré de l’ouvrage mozartien (le spectacle tient en une partie et 1h40) où Marzorati se fait conteur (avec des textes en français écrits par ses soins) entre les divers épisodes, ce avec une gouaille très singspiel qui ajoute à la vivacité du spectacle. Simplissime mise en espace – un arbre en milieu de scène, les musiciens installés à jardin, une rangée de chaises à cour – pour un version de poche (d’où disparaît le personnage de Monostatos) qui se focalise les couples Pamina/Tamino et Papageno/Papagena. Les puristes sont sans doute un peu bousculés, mais le résultat ne séduit pas moins pas sa fraîcheur.
Camille Poul (Pamina) et Agathe Peyrat (La Reine de la nuit) © Notes d'automne
Le Pamina pleine de vie de Camille Poul, le Tamino très "prince de conte" de David Ghilardi, le savoureux couple Papageno/Papagena de Ronan Nedélec et Jenny Daviet – celle-ci assurant par ailleurs la 1ère Dame, aux côtés de Celine Laly (2ème Dame) et Delphine Guévar (3ème Dame) –, le noble et très humain Sarastro de Geoffroy Buffières méritent bien des éloges, mais c’est toutefois d’abord la splendide Reine de la nuit d’Agathe Peyrat que l’on se doit de saluer, tant pour sa performance vocale que la justesse de son incarnation. Les enfants issus du Chœur du Conservatoire de Fresnes manquent hélas de présence et d’assurance et constituent le point faible d’une soirée marquant la dernière reprise d’un spectacle qui a beaucoup tourné depuis l’an dernier.
Après Mozart, Marzorati et ses Lunaisiens changent – totalement ! – d’univers avec la reprise de « On n’est pas là pour chanter des cantiques », un spectacle (pour un chanteur, basson, violoncelle et piano) – bâti autour de textes érotiques (Maupassant, Gautier, Baudelaire, Rimbaud, etc.) et de musiques de maisons closes – que l’on a pu découvrir dans le cadre des Rencontres de Vézelay l’été dernier. Il revient pour cinq dates à Paris (aux Déchargeurs, du 11 au 15 décembre) (1). Cru, « déconseillé au moins de 15 ans » certes, mais il s’agit d’abord d'un hymne à l’érotisme et à la langue française, d’une force et d’une originalité dénuées de toute vulgarité.
En janvier (le 18 à Abbeville) (1), le moment sera venu pour la Clique des Lunaisiens de reprendre « Les ballades de Monsieur Brassens », spectacle qui fait écho à une récente parution discographique (2) où Marzorati explore une fois de plus l’univers de la chanson et, partant de l’auteur des Copains d’abord, entreprend un séduisant et poétique voyage dans le temps, jusqu’à Ronsard et Villon, entouré de Mélanie Flahaut Flageolet (flûte, basson), Etienne Mangot (viole de gambe) et Eric Bellocq (luth).
Alain Cochard
(1) Calendrier des concerts de la Clique des Lunaisiens : www.leslunaisiens.fr/cal
(2) 1 CD Muso
Mozart : La Flûte enchantée – Le Perreux-sur-Marne, Centre des bords de Marne, Grand Théâtre - 21 novembre 2018
Photo © Festival Notes d'automne
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