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María del Pilar de Gerónimo Giménez au Teatro de la Zarzuela de Madrid – Monument de zarzuela récupéré – Compte-rendu
María del Pilar de Gerónimo Giménez au Teatro de la Zarzuela de Madrid – Monument de zarzuela récupéré – Compte-rendu
Le Teatro de la Zarzuela poursuit sa valeureuse et louable mission de défense et illustration du répertoire auquel il doit son nom. Et c’est ainsi que dans sa programmation, il réserve une place pour des zarzuelas méconnues. Comme cette saison, María del Pilar, zarzuela de Gerónimo Giménez créée à Madrid en 1902 avec un certain succès mais presque aussitôt disparue des affiches pour tomber dans un oubli de plus d’un siècle. Un injuste oubli, à en juger par les retrouvailles avec cette œuvre palpitante, telle que ressuscitée de concert au Teatro de la Zarzuela. En l’espèce, le concert est dédié à Jesús López Cobos, chef d’orchestre de carrière internationale récemment disparu, à qui l’œuvre tenait à cœur et qui devait la diriger.
Auparavant, quelques mots sur le compositeur : Gaditan (ou habitant de Cadix) d’origine, Gerónimo Giménez (1852-1923) fut un compositeur prolifique en son temps, avec une touche particulière de couleur andalouse, nouvelle pour l’époque mais appelée à faire école. Couleur qui imprègne ses succès dans le domaine de la zarzuela comme El baile de Luis Alonso ou la géniale La Tempranica, qui devait influencer un autre Gaditan : Manuel de Falla.
Auparavant, quelques mots sur le compositeur : Gaditan (ou habitant de Cadix) d’origine, Gerónimo Giménez (1852-1923) fut un compositeur prolifique en son temps, avec une touche particulière de couleur andalouse, nouvelle pour l’époque mais appelée à faire école. Couleur qui imprègne ses succès dans le domaine de la zarzuela comme El baile de Luis Alonso ou la géniale La Tempranica, qui devait influencer un autre Gaditan : Manuel de Falla.
Óliver Díaz © oliverdiaz.es
María del Pilar serait d’une autre facture, qui délaisse l’Andalousie pour la campagne rurale de Salamanque. Toutefois sans réelles touches de folklore, à partir d’une histoire à la manière vériste qui voient confrontées jalousies et amours déçues, pour frôler un destin tragique puis s’achever en un final demi-amer. Le ton de l’époque, il faut croire ! Mais c’est la musique qui en renouvelle l’intérêt, dans un souffle lyrique qui monte crescendo à travers des ensembles complexes emportant dans un grand envol solistes vocaux, chœur et orchestre. Une résurrection à tous égards méritée !
Les interprètes n’en sont pas les moins convaincus, à en juger par l’engagement qu’ils manifestent. La soprano Iwona Sobotka (photo) et le ténor Andeka Gorrotxategi expriment le couple déchiré par ses tourments amoureux que sont Esperanza et Rafael, avec une ardeur vocale vaillamment maintenue. Carmen Solís incarne une María del Pilar, troisième personnage du triangle amoureux, d’une solide émission assurée. Rubén Amoretti et Damián del Castillo, pour Valentín autre amoureux transi et Marcelino autre prétendant, apportent une idoine participation, de même que le chœur titulaire du théâtre, en particulier dans les ensembles où les uns et les autres sont mis à généreuse contribution. Entre deux élans lyriques, Mario Gas énonce sobrement (avec l’aide d’un petit micro), un résumé rapide d’une action normalement dévolue à quelques dialogues parlés. L’Orchestre de la Communauté de Madrid, titulaire du Teatro de la Zarzuela, ne manque pas à sa tâche, pour un résultat général impeccablement ajusté sous la battue précise de Óliver Díaz, directeur musical du théâtre.
Pierre-René Serna
María del Pilar serait d’une autre facture, qui délaisse l’Andalousie pour la campagne rurale de Salamanque. Toutefois sans réelles touches de folklore, à partir d’une histoire à la manière vériste qui voient confrontées jalousies et amours déçues, pour frôler un destin tragique puis s’achever en un final demi-amer. Le ton de l’époque, il faut croire ! Mais c’est la musique qui en renouvelle l’intérêt, dans un souffle lyrique qui monte crescendo à travers des ensembles complexes emportant dans un grand envol solistes vocaux, chœur et orchestre. Une résurrection à tous égards méritée !
Les interprètes n’en sont pas les moins convaincus, à en juger par l’engagement qu’ils manifestent. La soprano Iwona Sobotka (photo) et le ténor Andeka Gorrotxategi expriment le couple déchiré par ses tourments amoureux que sont Esperanza et Rafael, avec une ardeur vocale vaillamment maintenue. Carmen Solís incarne une María del Pilar, troisième personnage du triangle amoureux, d’une solide émission assurée. Rubén Amoretti et Damián del Castillo, pour Valentín autre amoureux transi et Marcelino autre prétendant, apportent une idoine participation, de même que le chœur titulaire du théâtre, en particulier dans les ensembles où les uns et les autres sont mis à généreuse contribution. Entre deux élans lyriques, Mario Gas énonce sobrement (avec l’aide d’un petit micro), un résumé rapide d’une action normalement dévolue à quelques dialogues parlés. L’Orchestre de la Communauté de Madrid, titulaire du Teatro de la Zarzuela, ne manque pas à sa tâche, pour un résultat général impeccablement ajusté sous la battue précise de Óliver Díaz, directeur musical du théâtre.
Pierre-René Serna
Gerónimo Giménez : María del Pilar (version de concert) – Madrid, Teatro de la Zarzuela, 2 décembre 2018.
Photo © iwonasobotka.com
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