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Le Roi David de Honegger à l’Orchestre National des Pays de la Loire – Partage et sincérité – Compte-rendu
Le Roi David de Honegger à l’Orchestre National des Pays de la Loire – Partage et sincérité – Compte-rendu
Emblématique de l’art quintessencié d’Arthur Honegger (1892-1955), l’oratorio Le Roi David sur un texte du vaudois René Morax connut, dès sa création en 1921 à Mézières près de Lausanne, un franc succès lié tant au sujet biblique qu’à la vigueur et la franchise de l’expression musicale. Déjà maître de son langage, le compositeur âgé de vingt-neuf ans construit tout un univers traité à la manière d’un scénario cinématographique de vingt-huit tableaux organisés en trois parties.
A Nantes, dans la version resserrée de la création – pour récitant, chœur et dix-sept instrumentistes –, le directeur musical de l’Orchestre National des Pays de la Loire, Pascal Rophé (photo), toujours aussi précis et efficace, donne une lecture analytique et dramatique dans un style volontiers épuré en quête d’intériorité. Soucieux de dégager toute la richesse de l’écriture polymorphe du compositeur, il conduit la progression de l’action avec un véritable savoir-faire, parvenant avec bonheur à combiner la subtilité du caractère poétique aux moments héroïques. L’« Alleluia » final, quasi hymnique, atteint sous sa direction une intensité prenante. Le trio vocal constitué de jeunes chanteurs à l’orée d’une carrière prometteuse fait preuve d’un engagement constant : aux très belles interventions du ténor Kaelig Boché, David à l’intonation parfaite, voisinent celles non moins ardentes de la soprano Laura Holm et de la mezzo Fiona McGown.
D’une remarquable transparence, les Chœurs de l’ONPL (préparés par Valérie Fayet) jouent un rôle fondamental, rejetant tout caractère spectaculaire et démonstratif au profit d’une humanité sans cesse mise en avant dans cette partition dans laquelle Cocteau, lors de l’éloge funèbre de Honegger, voyait « la simplicité d’un humble ouvrier des cathédrales ». Daniel Mesguich, récitant de luxe, prête sa voix chaleureuse aux différents épisodes relatant l’accession de David berger à celui de chef et conducteur d’armée devenu roi et prophète. Familier de l’exercice du mélodrame, par sa diction parfaite, il participe à la réussite de ce spectacle grâce à un sens théâtral savamment dosé qui se met au service de la narration sans tirer la couverture à soi. On regrette que le compositeur suisse, si prolifique et si à l’aise dans les grandes formes classiques, ne soit pas chez nous l’objet de plus d’attention.
Michel Le Naour
A Nantes, dans la version resserrée de la création – pour récitant, chœur et dix-sept instrumentistes –, le directeur musical de l’Orchestre National des Pays de la Loire, Pascal Rophé (photo), toujours aussi précis et efficace, donne une lecture analytique et dramatique dans un style volontiers épuré en quête d’intériorité. Soucieux de dégager toute la richesse de l’écriture polymorphe du compositeur, il conduit la progression de l’action avec un véritable savoir-faire, parvenant avec bonheur à combiner la subtilité du caractère poétique aux moments héroïques. L’« Alleluia » final, quasi hymnique, atteint sous sa direction une intensité prenante. Le trio vocal constitué de jeunes chanteurs à l’orée d’une carrière prometteuse fait preuve d’un engagement constant : aux très belles interventions du ténor Kaelig Boché, David à l’intonation parfaite, voisinent celles non moins ardentes de la soprano Laura Holm et de la mezzo Fiona McGown.
D’une remarquable transparence, les Chœurs de l’ONPL (préparés par Valérie Fayet) jouent un rôle fondamental, rejetant tout caractère spectaculaire et démonstratif au profit d’une humanité sans cesse mise en avant dans cette partition dans laquelle Cocteau, lors de l’éloge funèbre de Honegger, voyait « la simplicité d’un humble ouvrier des cathédrales ». Daniel Mesguich, récitant de luxe, prête sa voix chaleureuse aux différents épisodes relatant l’accession de David berger à celui de chef et conducteur d’armée devenu roi et prophète. Familier de l’exercice du mélodrame, par sa diction parfaite, il participe à la réussite de ce spectacle grâce à un sens théâtral savamment dosé qui se met au service de la narration sans tirer la couverture à soi. On regrette que le compositeur suisse, si prolifique et si à l’aise dans les grandes formes classiques, ne soit pas chez nous l’objet de plus d’attention.
Michel Le Naour
Nantes, La Cité, 20 décembre 2018
Photo © Marc Roger/ONPL
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