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Nathan Mierdl et Jonathan Fournel aux Pianissimes – Archet de lumière – Compte-rendu

La curiosité des Pianissimes envers les interprètes de la nouvelle génération ne se dément pas. Pas plus que celle d’un public fidèle qui, une fois de plus, s’est rendu en nombre à une soirée réunissant le violoniste Nathan Mierdl (né en 1998) et le pianiste Jonathan Fournel (né en 1993) dans un programme mêlant ouvrages en duo et pièces pour clavier seul.

Nathant Mierdl au Concours Yehudi Menuhin en avril 2018 © oliviermichephotography

2ème Prix et Prix des internautes Arte Concert au Concours International Yehudi Menuhin en avril dernier à Genève, Nathan Mierdl confirme les excellentes impressions que l’on avait rapportées de cette compétition (1). Dans la Sonate posthume de Ravel – œuvre de jeunesse (1897) du Français, qui la créa avec Georges Enesco, son condisciple de Conservatoire de Paris –, le violoniste frappe d’emblée par la luminosité du jeu, par la « profondeur de champ » de l’image sonore plus encore. Au côté d’un pianiste très complice, il distille avec art les beautés d’une partition où bien des influences se font sentir. Reste que ce sont d’abord les prémices dont elle est porteuse qui ressortent d’une interprétation très poétique. En fin de concert, les deux artistes empoignent avec une fougue passionnée, mais jamais débraillée, la Sonate n° 3 en ut mineur d’Edvard Grieg en nous entraînent dans une belle balade en terre scandinave. Lyrisme, énergie, vivacité des coloris : tout y est !  Et surtout le naturel, la simplicité, la franchise de ton que la musique du Norvégien réclame au plus haut point.
 
Côté piano solo, Jonathan Fournel s’est chargé d’ouvrir la soirée avec le 3ème Scherzo op. 39. Choix sans doute pas idéal pour un démarrage « à froid » : trop retenu, ce Chopin, quoique bien construit, manque de souffle et de feu. On est séduit en revanche par la Vallée d’Obermann de Liszt qui trouve place entre Ravel et Grieg. Fournel sait mettre en évidence la structure de la pièce au fil d’une interprétation qui se refuse aux effets « cœur sur la main » et privilégie une approche très narrative parcourue d’un beau frisson poétique.

Prochain rendez-vous des Pianissimes, toujours au Couvent des Récollets, le 18 février, avec l’Israélien Ishay Shaer dans un exigeant programme allemand : Sonate op. 101 de Beethoven, Intermezzo op. 118 de Brahms et Etudes Symphoniques de Schumann.

Alain Cochard

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