Chopin et Paris : une longue et riche histoire ... Le 210e anniversaire de la naissance de l’auteur des Mazurkas est prétexte, ce 1er mars au théâtre des Champs-Elysées à une soirée 100 % polonaise qui promet de faire des heureux à plus d’un titre.
Les amoureux de piano romantique se réjouiront d’entendre le Concerto n°1 de Chopin sous les doigts de Rafał  Blechacz (photo à dr.). Lauréat du Concours Chopin de Varsovie en 2005 – il était le premier lauréat polonais depuis Krystian Zimerman, trente ans plus tôt – le pianiste, réputé pour le caractère épuré de ses interprétations, est plutôt rare sur les scènes parisiennes. Il fait halte dans la capitale en compagnie de l’Orchestre Philharmonique de Poznań (à l'initiative de la soirée, en partenariat avec la Société Chopin à Paris). Une formation que l'on entendra sous la direction de Lukasz Borowicz (photo à g.), son chef principal invité depuis 2006. Une baguette raffinée dont on retient par exemple un très bel Eugène Onéguine à Nantes en 2015 et qui sera l'invitée de l’Orchestre national de Montpellier le 12 juin prochain.

Avant de donner la réplique à Blechacz dans l’inoxydable Opus 11 de Chopin, Borowicz aura ravi les auditeurs curieux avec deux figures méconnues de la musique polonaise du XXe siècle ; deux artistes liés à la France : Roman Palester et Alexandre Tansman. Né en 1907, Roman Palester a commencé sa carrière dans son pays natal et y a connu de beaux succès tant dans les formes traditionnelles que la musique de film, avant de s’exiler en 1949 et de vivre à Paris jusqu’en 1952, année qui le vit s’installer à Munich. C’est pour l’Exposition universelle de 1937 à Paris qu’il avait écrit son ballet Piesno ziemy (Le Chant de la terre), d’où proviennent les Danses nuptiales qui ouvrent la soirée du 1er mars.

On y entendra en outre la Symphonie n° 3 « Concertante » d’Alexandre Tansman (1897-1986), artiste dont le destin fut indissociablement lié à la France dès 1920 et qui en devint citoyen en 1938 (un an après avoir épousé Colette Cras, la fille de l’auteur de Polyphème). De 1931, la « Concertante » présente l’originalité de faire dialoguer l’orchestre avec un quatuor avec piano et séduit immanquablement par la variété de ses climats et une couleur harmonique très caractéristique de l’esthétique d’un créateur au meilleur de son art. A ceux qui voudraient se préparer au concert, on ne peut que recommander l’excellente version d'Oleg Caetani à la tête de l'Orchestre Symphonique de Melbourne (Chandos)

Alain Cochard

Orchestre Philharmonique de Poznan, dir. Lukasz Borowicz. Rafał  Blechacz, piano
Œuvres de Chopin, Palester, Tansman
1^er mars 2020 – 20h30
Paris – Théâtre des Champs-Elysées
www.theatrechampselysees.fr/la-saison/orchestres/orchestres-invites/orchestre-philharmonique-de-poznan

Photo : Lukasz Borowicz © DR / Rafał  Blechacz © Marco Borggreve