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Les Paladins inaugurent le 350e anniversaire de la fondation des Invalides - Lully dans sa lumière - Compte-rendu
On célèbre les 350 ans de la fondation de l’Hôtel des Invalides, édifié en 1670 sur les instances de Louis XIV. Ces commémorations sont marquées par une série de trois concerts, série ouverte par un concert dans la cathédrale Saint-Louis-des-Invalides entièrement consacré à Lully. Compositeur-clef de la période concernée, par ailleurs surintendant de la musique du roi et directeur de l’Académie royale de musique. Intitulé « Triomphe de l’Amour et de la Paix », le programme égrène quelques ouvertures et interludes instrumentaux, mais surtout des arias et duos, puisés aux tragédies lyriques et ballets de cour L’Idylle sur la Paix, Phaéton, Atys, Amadis, Le Triomphe de l’Amour et Armide. Un parcours musical, voguant de moments de gloire en instants d’expression tendre ou passionnée, en phase illustrative avec l’intitulé du concert « Triomphe de l’Amour et de la Paix », en lui-même également propice à la pompe du lieu.
L’ensemble les Paladins est en charge de la partie instrumentale, sept instruments uniquement à cordes, sous la direction emportée, depuis le clavecin, de son chef titulaire Jérôme Correas. Un tissu instrumental parcimonieux mais suffisamment éloquent, tel qu’il convient au propos. La soprano Amel Brahim-Djelloul livre ce chant vibrant et accompli dont elle possède les exceptionnelles vertus, assorti d’une prestation de grande tragédienne (en particulier dans son dramatique air du final d’Armide, apothéose de ce concert). Le haute-contre Jean-François Lombard distille pour sa part une vocalité nuancée, d’un style éminemment approprié. Et tous deux de marier infiniment leurs voix dans des duos évanescents ou tumultueux, profilés d’une diction juste et articulée.
Un moment de lyrisme d’une lumineuse intensité, dont on regrette seulement la réverbération acoustique peu propice de la vaste nef de l’église. Ce qui obligeait à se déplacer, comme dans notre cas, dans les tout premiers rangs du centre face au plateau, pour échapper à une sonorité dispersée dans l’immensité. On ne sait ce qu’il en était du public égaré en fond de parterre.
En bis, toutefois, le duo « Que je vous aime » extrait de Naïs de Rameau, offre le contrepoint d’un autre temps de la tragédie lyrique française, d’un sentiment poétique que nos deux chanteurs et leurs accompagnateurs délivrent tout aussi amplement.
Encore deux dates au programme de la célébration musicale du 350e anniversaire : « Te Deum de Charpentier » par le Concert Spirituel d’Hervé Niquet (10 mars) et « Si les Invalides m’étaient contés » par Didier Sandre, Olivier Baumont, Julien Chauvin et des solistes du Concert de la Loge (16 mars)
Pierre-René Serna
Paris, cathédrale Saint-Louis-des-Invalides, 5 mars 2020 //
Saison musicale des Invalides : saisonmusicale.musee-armee.fr/
Photo © DR
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