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Concours Reine Elisabeth @ Home – Un report et des trésors
Un riche fonds documentaire
Pas question toutefois pour l'une des plus prestigieuses compétitions internationales de disparaître de l’horizon des mélomanes. Avec le « Concours Reine Elisabeth @ Home », ceux-ci sont en effet invités, via le site du concours, à se plonger dans le riche fonds documentaire constitué au fil des ans. Lancé en 1937(1) avec une session violon (David Oistrakh 1er Prix), suivie en 1938 par une deuxième édition consacrée au piano, (Emil Guilels, 1er Prix et ... Arturo Benedetti Michelangeli 7ème, devant un jury dont la composition donne tout simplement le vertige aux amoureux de clavier ...), le tout jeune concours fut interrompu dans son élan par les tensions internationales et l’éclatement du second conflit mondial. Ce n’est qu’en 1951 qu’il reprit son cours, alternant violon, piano et (à partir de 1953) composition ; le chant fit son apparition en 1988 et, le violoncelle en 2017.
Outre de nombreux clichés (qui montrent une Reine Elisabeth éprise de musique et ... de photo !), un total de près de 3000 enregistrements audio (depuis 1951 – jetez donc une oreille sur le Premier Concerto de Paganini de Leonid Kogan, 1er Prix cette année-là ; il mérite le voyage !) et de 600 vidéos (à partir de 1967) permet de remonter dans le temps et de suivre le parcours des lauréats, les Premiers Prix bien sûr mais aussi des candidats moins bien classés qui ont mené ou poursuivent de superbes carrières (Gidon Kremer n’était qu’en troisième position dans le palmarès de 1967, derrière Philippe Hischhorn et Stoïka Milanova ...).
Denis Kozhukhin, 1er Prix du Concours 2010 © deniskozhukhin.com
Le piano en vedette
En l’absence de session de piano cette année, le Concours Reine Elisabeth @ Home met tout particulièrement l’accent sur cet instrument. Vrai bonheur que de pouvoir suivre Lukas Vondracek (photo) d’un bout à l’autre de l’édition 2016 – la dernière en date pour le piano – qui le conduisit à la récompense suprême (avec, en finale, un Troisième de Rachmaninov intense et admirablement dominé, sous la baguette de Marin Alsop), mais aussi de retrouver, parmi tant d'autres, Denis Kozhukhin, Evgeni Bozhanov et Hannes Minnaar, en tête du palmarès 2010, Boris Giltburg (1er Prix - 2013), Rémi Geniet (2e Prix - 2013), Andrew Tyson et Alberto Ferro, 6e Prix, en 2013 et 2016 respectivement – et qui accomplissent un remarquable parcours depuis – ou encore Dmitry Shishkin, en 10e position seulement en 2016, mais ... 1er Prix ex aequo à Genève deux ans plus tard !
Quant à ceux qui penchent plutôt vers le chant, le violon ou le violoncelle, rien ne les empêche de prêter l’oreille, entre autres trésors, aux épreuves de Marie-Nicole Lemieux (1er Prix – 2000), au Concerto pour violon n° 1 de Chostakovitch sous l’archet de Sergey Khachatryan (1er Prix – 2005) ou au 1er Concerto pour violoncelle du même auteur par Victor Julien-Laferrière (1er Prix - 2017). On a en tout cas vite fait de se prendre au jeu des archives du Reine Elisabeth.
Alain Cochard
(12 mai 2020)
Concours Reine Elisabeth @ Home : https://concoursreineelisabeth.be/fr/home/
(1) La compétition se dénommait « Concours Eugène Ysaÿe » lors des éditions 1937 et 1938. Un document téléchargeable à partir de concoursreineelisabeth.be/fr/laureats/ recense avec une scrupuleuse précision tous les lauréats et membres du jury depuis 1937
Photo © accolade entre Lukas Vondracek et Marin Alsop lors de la finale concerto du Concours 2016, le 26 mai © CMIREB
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