Bien des noms ont circulé depuis l’ouverture de la succession de Daniel Harding à la tête de l’Orchestre de Paris et l’annonce, le 18 juin, de la nomination de Klaus Mäkelä (né en 1986) ne correspond aucunement aux pronostics initiaux. Reste qu’elle ne constitue pas une totale surprise, loin de là. En juin 2019, quelques jours après un passage très remarqué à l’Orchestre national du Capitole de Toulouse, Klaus Mäkelä donnait son premier concert à l’Orchestre de Paris. Soirée très applaudie et vrai coup de foudre entre le jeune maestro finlandais et la phalange parisienne ; depuis, son nom revenait très souvent dans les conversations ...
 

© Heikki Tuuli

La décision se faisait attendre, elle est prise, enfin : l’Orchestre de Paris fait le choix de la jeunesse et du talent. Avec son compatriote Santtu-Matias Rouvali (né en 1985), Klaus Mäkelä est l’autre principale valeur montante de l’école finlandaise de direction d’orchestre. Violoncelliste à l’origine, il s’est formé auprès de Jorma Panula à l’Académie Sibelius d’Helsinki. Le succès a vite été au rendez-vous pour un artiste au geste précis mais exempt de toute raideur et dont la vitalité et le charisme emportent l’adhésion des instrumentistes. Après avoir été désigné premier chef invité de l’Orchestre symphonique de la Radio suédoise et artiste associé de la Tapiola Sinfonietta en 2018, Mäkelä a pris l’an dernier la direction artistique du célèbre Festival de Turku et a été nommé au poste de chef principal et conseiller artistique de l’Orchestre philharmonique d’Oslo, fonctions qu’il exercera à partir de la rentrée prochaine.

Compte-tenu des engagements qui sont déjà les siens, on conçoit sans mal qu’une période de transition de deux saisons ait été laissée à Mäkelä s’agissant de ses activités à l’Orchestre de Paris. Du 1^er septembre 2020 au 31 août 2022, il occupera en effet le poste de conseiller musical de la formation et sera nommé directeur musical le 1^er septembre 2022, pour une durée de cinq ans.
 
Le plaisir d’entendre le chef et la phalange parisienne ne va d’ailleurs pas tarder à se présenter car c’est à eux que revient, le 9 juillet, le premier concert public donné à la Philharmonie depuis le début de la crise sanitaire. Programme solaire, parfaitement accordé au tempérament de la jeune baguette : Tombeau de Couperin de Ravel et 7^ème Symphonie de Beethoven.
Quant à l’automne, il faudra attendre les 18 et 19 novembre pour retrouver Mäkelä dans la Symphonie « Résurrection » de Mahler
 
Alain Cochard

Orchestre de Paris, dir. Klaus Mäkelä
Œuvres de Ravel et Beethoven
9 juillet 2020 – 20h30
Ouverture de la billetterie le 25 juin
philharmoniedeparis.fr/
 
Photo © Marco Borggreve