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Case Scaglione et l’Orchestre national d’Ile-de-France – De New-York à Vienne
Après plusieurs programmes confiés à d’autres baguettes, le printemps ramène celle de Case Scaglione à la tête de l’Orchestre national d’Ile-de-France.(1) Il y a peu le directeur musical nous offrait une « Nuit américaine » (2) qui aura permis de retrouver l’excellente Marie-Ange Nguci dans le Concerto en fa de Gershwin, œuvre ô combien plus rare en concert que l’inoxydable Rhapsody in Blue. Plus rare et complètement différente en ce qu’elle montre un compositeur – qui d’évidence a médité l’exemple de Rachmaninov – regardant du côté du grand concerto symphonique. Avec souffle et ampleur, telle est la carte qu’on jouée à plein Scaglione et sa soliste, n’essayant pas de chercher le singulier et détonant cocktail jazz-klezmer de la Rhapsody là où il ne se trouve pas, pour affirmer le caractère original et déroutant d’une partition créée un an seulement (1925) après sa fameuse devancière.
L’Amérique était encore au menu de la soirée avec A different Drummer, concerto pour timbales de Stevan Mackey (né en 1956). Timbalier de l’Ondif, Florian Cauquil s’est révélé remarquablement maître d’une composition en six sections enchaînées, qu’il s’agisse de sa complexité rythmique ou des jeux de timbres que le compositeur installe entre l’instrument soliste et l’orchestre. La fin de programme revenait à La Mer de Debussy, dans laquelle Scaglione a opté pour approche plutôt distancée et moderniste, avec des Jeux de vagues remarquablement ciselés.
La prochaine étape de l’Ondif, le 29 mars, se situera à Vienne. Salzbourg d’abord pour être exact puisque c’est le Concerto n° 5 pour violon de Mozart qui ouvrira la soirée, sous l’archet de l’Autrichien Emmanuel Tjeknavorian (violoniste et chef né en 1995 (3) ). Quand d’autres phalanges font de manière forcenée – et si peu diversifiée ! – le jeu du star system, la politique de l’Ondif en matière de solistes mérite une fois de plus d’être saluée : nombreux sont ceux qui découvriront Tjeknavorian, 2e Prix du Concours Sibelius 2015, à cette occasion – celle de son tout premier concert avec orchestre en France !
On sera heureux aussi de retrouver la soprano Ruby Hugues, plutôt rare chez nous, au côté de Case Scaglione pour le finale d’une 4e Symphonie de Mahler qui donne son titre au prochain programme de la phalange francilienne : « La Vie céleste ». (4)
Alain Cochard
(1) Et de l’Orchestre de l’Opéra de Paris puisque le chef américain prendra le relai de Semyon Bychkov sur les représentations d'Elektra (m.e.s. Robert Carsen) du 26 mai au 1er juin // bit.ly/3uq3y2Y
(2) le 15 mars 2022 à la Philharmonie // www.orchestre-ile.com/page/saison/32_saison-2122/concert/762_nuit-americaine
(3) emmanueltjeknavorian.com/english/home
(4) www.orchestre-ile.com/page/saison/32_saison-2122/concert/763_la-vie-celeste
Photo © Sonja Werner
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