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Dafne de Wolfgang Mitterer en création mondiale au Théâtre de l’Athénée – Comme un temps suspendu - Compte-rendu
Dafne de Wolfgang Mitterer en création mondiale au Théâtre de l’Athénée – Comme un temps suspendu - Compte-rendu
Heinrich Schütz avait composé en 1627 Dafne, un opéra ou assimilé. Mais la partition a disparu, peu après dans un incendie de la bibliothèque de Dresde semble-t-il, alors que nous est resté le livret en allemand de Martin Opitz inspiré des Métamorphoses d’Ovide. Le compositeur autrichien Wolfgang Mitterrer (né en 1958), associé au directeur musical Geoffroy Jourdain et au scénographe Aurélien Bory, s’est attaqué à une mise en musique et en situation de ce livret. Une manière de renaissance pour nos oreilles actuelles.
© Aglae Bory
La musique se présente sous forme de large polyphonie vocale, dans le style madrigalesque propre à Schütz avec des citations du musicien, sur un tissu électronique qui tient lieu de basse continue mêlant bandes enregistrées et bruitages – une vaste cantate avec contrepoint de chants à travers un temps étiré comme suspendu, d’une réelle séduction. D’action, il n’en est guère, sinon d’une métaphore évoquée par un texte allégorique faisant allusion aux déboires de la nymphe Daphné, transformée en laurier aux fins d’échapper aux poursuites amoureuses d’Apollon.
La musique se présente sous forme de large polyphonie vocale, dans le style madrigalesque propre à Schütz avec des citations du musicien, sur un tissu électronique qui tient lieu de basse continue mêlant bandes enregistrées et bruitages – une vaste cantate avec contrepoint de chants à travers un temps étiré comme suspendu, d’une réelle séduction. D’action, il n’en est guère, sinon d’une métaphore évoquée par un texte allégorique faisant allusion aux déboires de la nymphe Daphné, transformée en laurier aux fins d’échapper aux poursuites amoureuses d’Apollon.
© Aglae Bory
C’est sur ce propos évanescent que s’inscrit la mise en scène d’Aurélien Bory, faite de petits riens, d’un plateau tournant, de mouvements coordonnés, de tenues noires actuelles, de lumières sombres et de rares éléments de parure (flèches et arcs surgissant de la pénombre, en référence à Cupidon). Une forme d’abstraction qui se révèle théâtralement des plus efficaces. Puisqu’il n’est que peu figuré de personnages, le chœur constituant le véritable héros de la fable, par une troupe d’intervenants en différentes formations d’ensembles ou ponctuellement en solistes. Cette troupe est celle aguerrie des Cris de Paris, au nombre de douze chanteurs poussant splendidement la note vocale (sonorisée en lien avec l’électroacoustique), mais aussi à l’occasion égrenant la note instrumentale (flûte, basson, guitare, cor, percussions…). Des talents multiples ! L’ensemble est réglé au plus près, en pleine symbiose avec le fond sonore synthétique, sous la direction attentive de Geoffroy Jourdain.
Ce spectacle hors des sentiers rebattus se révèle ainsi d’un impact immédiat, face à un public conquis qui ne lui ménage pas ses applaudissements. Un succès appelé à se poursuivre par une vaste tournée prévue début 2023.
Pierre-René Serna
C’est sur ce propos évanescent que s’inscrit la mise en scène d’Aurélien Bory, faite de petits riens, d’un plateau tournant, de mouvements coordonnés, de tenues noires actuelles, de lumières sombres et de rares éléments de parure (flèches et arcs surgissant de la pénombre, en référence à Cupidon). Une forme d’abstraction qui se révèle théâtralement des plus efficaces. Puisqu’il n’est que peu figuré de personnages, le chœur constituant le véritable héros de la fable, par une troupe d’intervenants en différentes formations d’ensembles ou ponctuellement en solistes. Cette troupe est celle aguerrie des Cris de Paris, au nombre de douze chanteurs poussant splendidement la note vocale (sonorisée en lien avec l’électroacoustique), mais aussi à l’occasion égrenant la note instrumentale (flûte, basson, guitare, cor, percussions…). Des talents multiples ! L’ensemble est réglé au plus près, en pleine symbiose avec le fond sonore synthétique, sous la direction attentive de Geoffroy Jourdain.
Ce spectacle hors des sentiers rebattus se révèle ainsi d’un impact immédiat, face à un public conquis qui ne lui ménage pas ses applaudissements. Un succès appelé à se poursuivre par une vaste tournée prévue début 2023.
Pierre-René Serna
Wolfgang Mitterer : Dafne – Paris, Théâtre de l’Athénée, 29 septembre (création mondiale) ; prochaines représentations à l’Athénée, les 1er, 2, 4 et 5 octobre 2022 // www.athenee-theatre.com/saison/spectacle/dafne.htm
Puis en tournée en 2023 : 20, 21 janvier, Opéra de Reims ; 27 janvier, Atelier lyrique de Tourcoing ; 1er février, Opéra de Dijon ; 15, 16 et 17 février, Théâtre Garonne à Toulouse (dans le cadre de la saison du Capitole).
Photo © Aglae Bory
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