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Une interview de Nikolay Khozyainov, pianiste – Retour au Théâtre des Champs-Elysées
Nikolay Khozyainov se produira le 22 juin au Théâtre des Champs-Elysées. A bientôt 32 ans, le 1er Prix du Concours de Dublin 2012 retrouve la salle de l’Avenue Montaigne – où il avait fait une première apparition à 9 ans – dans un programme réunissant la 4e Ballade de Chopin, la Pavane pour une infante défunte de Ravel, la 1ère Sonate de Rachmaninov – ouvrage décidément très en vogue depuis quelque temps –, Trois mouvements du Sacre du printemps de Stravinski, dans l’arrangement de N. Khozyainov, et, puisque l’artiste russe est aussi compositeur, Pétales de Paix, pièce que l’on découvrira en création française
Ce ne sont pas véritablement vos débuts au Théâtre des Champs-Elysées. Quand y êtes-vous venu pour la première fois ?
A l’âge de 9 ans ; j’avais joué quelques œuvres de Liszt, Venezia et Napoli entre autres, à l’invitation de Mstislav Rostropovitch, qui m’a beaucoup soutenu au début de ma carrière. Je me souviens avoir été très impressionné.
© Marie Staggat
Lors de la soirée du 22 juin, vous donnerez trois mouvements du Sacre du printemps de Stravinski dans votre propre transcription ...
Il m’a paru d’une symbolique forte de jouer cette œuvre au Théâtre des Champs-Elysées, qui a vu la création de ce chef-d’œuvre en 1913. Ce sera un moment très particulier pour moi, dans ce cadre mythique. J’ai choisi trois mouvements du Sacre, en hommage direct aux Trois mouvements de Petrouchka, œuvre transcrite pour le piano par Stravinski lui-même. J’avais réalisé cette transcription pour un hommage à Diaghilev, et j’avais également transcrit des extraits de Daphnis et Chloé, et du Manuel Falla. La transcription de ces trois mouvements du Sacre du printemps, permet plus encore d’apprécier le caractère révolutionnaire de cette œuvre.
Parlez-nous de la Première Sonate de Rachmaninov, qui occupera la seconde partie de votre récital ...
C’est pour moi le plus grand chef-d’œuvre pour piano seul de Rachmaninov. Cette musique fait défiler toute une vie sous nos yeux. Il s’agit d’un opus contemporain du Troisième Concerto – 1909 – et qui pour moi revêt la même valeur. Une œuvre de quarante minutes, et un immense défi pour le pianiste. Son mouvement lent me bouleverse profondément, avant le finale, très haletant. Quand j’interprète cette musique, j’ai l’impression d’une descente aux enfers.
Cette sonate est beaucoup moins jouée que la seconde, et ça me fait toujours très plaisir de la faire découvrir au public, qui la connaît moins que d’autres chefs-d’œuvre de Rachmaninov. Je dois dire aussi que, quand j’étais enfant, mes deux pianistes favoris étaient Rachmaninov et Vladimir Horowitz.
Votre programme s’ouvrira par la 4ème Ballade de Chopin. Pour quelle raison ?
La 4ème Ballade et une de mes œuvres préférées de Chopin. Elle est très difficile à construire, à interpréter, mais merveilleuse. Sa présence en début de récital est aussi une manière de
rappeler les liens de Chopin avec la France.
Propos recueillis par Frédéric Hutman, le 11 juin 2024
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Nikolay Khozyainov, piano
Œuvres de Chopin, Ravel, Stravinski, Rachmaninov
22 juin 2024 – 20h
Paris – Théâtre des Champs-Elysées
www.concertclassic.com/concert/nikolay-khozyainov
Photo © Marie Staggat
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