Depuis 2010, chaque automne, le piano est en fête à Bordeaux avec L’Esprit du Piano, festival dont le caractère tient à l’équilibre entre les célébrités – Volodos et Pogorelich sont à l’affiche cette année – et les interprètes de la nouvelle génération. L’attention à cette dernière a même motivé la mise en place l’an passé d’une série « Nouvelle Génération » au printemps. À l’approche du récital de Yulianna Avdeeva à l’Auditorium de Bordeaux, le 18 novembre, on a interrogé Paul-Arnaud Péjouan (photo), fondateur et directeur artistique de L’Esprit du Piano. Un festival mais aussi un label discographique ...
 
 
La 15^e édition de L’Esprit du Piano démarre le 18 novembre, ou plus exactement la seconde partie d’un festival qui se divise depuis l’an dernier en deux volets, l’un au printemps, l’autre en novembre. Pourquoi avoir adopté ce mode d’organisation ?
 
Nous avons décidé de consacrer en totalité la première partie du festival, en mai-juin, à la nouvelle génération. En procédant de la sorte, celle-ci bénéficie d’une visibilité accrue et cela permet de diversifier le public puisque nous organisons les récitals dans des lieux très variés. Les neufs concerts programmés au printemps se sont déroulés à la Pergola, à la salle Pierre Tachou ou à l’église Notre-Dame par exemple pour ce qui est de Bordeaux, d’autres ont eu lieu hors de la ville, au Château Carbonnieux, au Château Brane-Cantenac ou au Domaine de Chevalier, nous permettant de toucher des auditoires différents et très réceptifs. Notre action en faveur des jeunes pianistes, et du jazz, est rendue possible grâce au fidèle soutien de la Fondation BNP Paribas. 

Quel est le profil de la seconde partie de L’Esprit du Piano cette année ?
 
Du 18 novembre au 28 novembre, nous proposons dix concerts, dont six avec des artistes soit déjà très connus, soit bien affirmés (Ivo Pogorelich, Arcadi Volodos, deux interprètes qui nous sont particulièrement fidèles et reviennent tous les trois ans en moyenne, Lukas Geniušas, Francesco Tristano, Yulianna Avdeeva et le Henny Barron Trio), mais aussi de jeunes pianistes, des découvertes, afin de rester fidèles à l’ADN du festival. Le rituel concert gratuit à l’Amphi 700 de l’Université Bordeaux Montaigne accueillera cette fois une talentueuse artiste basque, Lutxi Nesprias, dans un programme très varié, de Byrd à Messiaen. Nous recevrons aussi Can Çakmur, qui n’a que 27 ans et est assez rare en France, Salome Jordania, remarquable artiste géorgienne de 28 ans installée à Londres, et Thomas Valverde – par ailleurs directeur du Biarritz Piano Festival –  dans le programme de son dernier album intitulé « Polka ».
Côté Jazz, Kenny Barron sera présent en trio dans le cadre de la tournée de son 80e anniversaire – la soirée affiche complet depuis un moment déjà. Je précise que tous nos concerts à l’Auditorium de Bordeaux sont organisés en co-réalisation avec l’Opéra national de Bordeaux
 
L’Esprit du Piano est un festival, mais aussi un label discographique ...
 
En quinze ans nous avons sorti une dizaine de références dont la dernière, les Préludes de Chopin par Ryan Wang, montre l’extraordinaire maturité d’un interprète qui avait seulement 16 ans lorsqu’il a réalisé cet enregistrement en live. Une version qui a retenu l’attention de la critique, tout comme le disque du Rolando Luna Trio « Live à L’Esprit du Piano » qui s’inscrit dans la ligne musique cubaine du label, où l’on trouve deux autres disques avec Rolando Luna et un avec Aldo López-Gavilán. Et il faut par ailleurs mentionner deux albums de Jean-Baptiste Fonlupt et le récital « Sing to Water » de Kotaro Fukuma.
 
Propos recueillis par Alain Cochard, le 8 novembre 2024
 

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15e Festival L’Esprit du Piano / Bordeaux
Du 18 au 28 novembre 2024
www.espritdupiano.fr/
 
Photo © Pierre Beteille