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Paris - Compte-rendu - Le retour de Daniel Harding
Un récent concert avec le National avait laissé perplexe ; à moins d’un mois de temps, revoici Harding à nouveau au Théâtre des Champs-Elysées mais cette fois ci avec son Mahler Chamber Orchestra. Enfant terrible (surtout terriblement doué) de la nouvelle génération de la direction d’orchestre, le jeune chef britannique a su modeler son ensemble à sa gestique si inhabituelle et si belle. Un Siegfried-Idyll murmuré, soyeux, empli de longues phrases caressées ouvrait un concert qu’on pressentait mémorable. Pour suivre des Lieder eines fahrenden Gesellen détaillés avec tendresse, emplis par l’émotion du beau timbre de Peter Mattei, peut être un rien nasal ça et là, approfondirent le rêve.
En seconde partie, trompettes à perces étroites, timbales militaires, flûte de bois, jeux d’archets aux mèches moins tendues que durant la première partie, tout l’orchestre s’affûtait pour une Quatrième Symphonie de Beethoven caracolante, solaire, d’une imagination rythmique insolente. On n’est pas près d’oublier et la soirée de musique et les leçons de styles que cet orchestre décidément atypique peut prodiguer, aussi bien dans Wagner, Mahler ou Beethoven, en se dotant à chaque fois de l’instrumentarium adéquat et des manières d’en jouer spécifiques. Une démonstration à méditer.
Jean-Charles Hoffelé
Concert de Peter Mattei, baryton, et du Mahler Chamber Orchestra dirigé par Daniel Harding, Théâtre des Champs-Elysées, Paris, le 24 mars 2004.
Photo : DR
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