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Paris - Compte-rendu - Rien que du bonheur, concert de clôture de saison à l’Orchestre de Paris
Tout un programme Richard Strauss : Eschenbach voulait dédier la soirée à son Orchestre de Paris, en faisant briller quelques solistes, preuve tangible d’une véritable histoire d’amour entre le chef et ses musiciens.
Peut-être le plus beau Don Quichotte qu’il nous ait été donné d’entendre, léger, allusif, plein d’imagination, d’humour, dégagé de tout pathos, poétique en un mot, avec comme l’œil pétillant de Strauss dans chaque note. Eric Picard campait un chevalier impeccable, d’une distinction qui tournait le dos aux délires expressionnistes de tant de grands solistes, Rostropovitch en tête, et l’alto d’Ana Bela Chaves sonnait avec une puissance et un sens expressif que l’on surprend trop rarement chez elle.
Le Duett-Concertino (pour clarinette et basson) est trop souvent classé parmi les partitions de seconde venue. C’est en fait un pur chef-d’œuvre, écrit par Strauss dans son grand âge, au miroir de sa Daphné, caprice pastoral d’une tendresse délicieuse, avec en son centre un nocturne pour basson envoûtant. Marc Trenel y fut impeccable, tout comme la clarinette de Philippe Berrod, les souffleurs français savent toujours se tenir.
Tout l’orchestre patinait un peu dans la Suite du Chevalier à la Rose, et il est vrai que le ternaire n’est pas la mesure favorite d’Eschenbach, mais la bonne humeur de l’interprétation était contagieuse. La saison prochaine, retour à trois piliers du répertoire germanique : Beethoven, Mendelssohn et Brahms.
Jean-Charles Hoffelé
Concert de l’Orchestre de Paris, Théâtre Mogador, le 17 juin 2004
Photo: DR
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