Journal
Metz - Compte-rendu : Fascinante Mort à Venise de Britten
Etrange et fascinante Mort à Venise présentée à l’Opéra théâtre de Metz dans une mise en scène dépouillée de Vincent Vittoz.. C’est dans une nuit bleutée et blafarde que va naître Gustav von Aschenbach. Une estrade au milieu du plateau servira de théâtre où les divers lieux de la sérénissime seront suggérés par de simples éléments mis en place par de le corps de ballet « in loco ».
Le voyage peut commencer ! Sondant les tréfonds de son âme Aschenbach suivra une descente aux enfers guidée par un maître de jeu tentateur et destructeur. Des vapeurs sulfureuses, accompagnées de jeux de lumières déclinant toute la gamme des bleus et orangers, souligneront les différents affects de Gustav. Point de mort pour ce respectable écrivain, celui-ci, à la fin du voyage, se dissolvant devant la beauté foudroyante du bel adolescent qui n’est plus que le douloureux objet d’un amour jamais vécu.
Le ténor John Hurst hypnotise le spectateur par un jeu de grande classe, sa chute finale n’en sera que plus émouvante. Sa technique vocale sans faille lui permet de faire ressortir toutes les facettes du personnage…… superbe !
La jeunesse et la beauté du baryton basse Damian Thantrey permettent d’illustrer avec justesse les multiples visages tentateurs. Fascinante cette façon de pousser Aschenbach à sonder son moi intime ! Voix souple et généreuse capable de mille couleurs de la plus cauteleuse à la plus ironique.
Belle prestation du jeune contre-ténor Roméo Cornélius, la voix bien timbrée est égale sur toute la tessiture. Le chef PhilipWalsh obtient des prodiges de sonorités de la part des membres de l’Orchestre national de Lorraine, dévoilant les abîmes de la partition avec toute la souplesse requise par les différents climax.
Dans cette distribution prestigieuse, il est à signaler l’immense travail de Jean-pierre Aniorte à la tête de son chœur. Tous sont remarquables, le travail musical effectué leur permet de camper avec justesse et précision les nombreuses silhouettes inhérentes à l’action. ; il y a du travail de troupe dans cet ensemble, un vivier dans lequel la direction serait bien inspiré de puiser pour les distributions à venir.
Faudra-t-il à l’avenir se tourner vers la province pour voir des productions de qualités. A Suivre !
Bernard Niedda
Opéra-Théâtre de Metz le 27 février.
Photo: Christian Legay
Derniers articles
-
02 Janvier 2025Alain COCHARD
-
30 Décembre 2024François Joubert-Caillet et L’Achéron à l’Arsenal de Metz (12 janv.) – Un dimanche avec Marin MaraisCollectif
-
30 Décembre 2024La Reine des neiges par le Ballet de l’Opéra National d’Ukraine au – Chaleur et grâce – Compte-renduJacqueline THUILLEUX