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Paris - Compte-rendu : L’Ensemble Orchestral de Paris fait sa rentrée au TCE
C’est au Théâtre des Champs-Élysées que l’Ensemble Orchestral de Paris, dirigé par le fringant John Nelson, a ouvert sa saison le 13 septembre dernier. La première bonne surprise de la soirée résidait en la personne de Deborah Nemtanu (photo ci-contre), propulsée à 22 ans violon solo supersoliste de l’EOP. Son nom est déjà bien connu des mélomanes parisiens, et pour cause : sa sœur Sarah n’est autre que le premier violon solo de l’Orchestre National de France.
Autre bonne surprise, la salle retrouve enfin une acoustique digne de sa renommée. Les épaisses moquettes grenats ont disparu au profit d’un parquet rutilant et de grands panneaux de bois habillent désormais la cage de scène. La différence se percevait dès les premières secondes de la Symphonie n°2 du jeune Régis Campo. Commande de l’EOP, l’œuvre sous-titrée Moz’Art, se compose d’un seul grand mouvement dans lequel les sections se superposent en fondus enchaînés comme des rêves successifs. Le compositeur évite le piège de l’ésotérisme, en mêlant plutôt habilement esprit primesautier et climat méditatif. La partition permettait surtout à l’orchestre de révéler une symbiose confondante.
Après cette agréable mise en bouche, le public attendait de pied ferme Aldo Ciccolini dans le Concerto pour piano n°23 de Mozart (K488). S’il est plutôt rare d’entendre un soliste de 80 ans, on relève surtout un phrasé noble, un goût prononcé pour le non legato et un jeu perlé d’une qualité exemplaire. Ces décennies passées au service de la musique n’ont nullement entamé la spontanéité du pianiste dont le cœur balance constamment entre gravité et espièglerie. De cette soirée, on retiendra aussi un magnifique Adagio et en bis, la délicieuse Sonate en mi majeur (K380) de Scarlatti.
Après l’entracte, l’Ensemble Orchestral de Paris en formation plus réduite donnait une version particulièrement aboutie du Bourgeois gentilhomme, suite orchestrale de Richard Strauss inspirée par Molière. La jeune Deborah Nemtanu se taillait ‘la part du lion’ dans cette œuvre qui laisse une large place au violon solo. Un archet inspiré, un son frôlant le surnaturel et une maturité défiant l’entendement, le tout servi par une technique irréprochable. Par ailleurs, la complicité avec le chef et les autres musiciens finissait de conquérir le public…
Nicolas Nativel
Théâtre des Champs-Élysées, mardi 13 septembre 2005
Programme détaillé du Théâtre des Champs-Elysées
Photo : Jérôme Panconi
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