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Montpellier - Compte- rendu : Sous le charme du violon d’Hilary Hahn
Lorsqu’elle évoque son dernier enregistrement, (sortie prévue pour septembre en simultané avec un DVD), Hilary Hahn (photo ci-contre) explique sa volonté d’envisager chaque œuvre dans une perspective mélodique, en privilégiant son potentiel émotionnel. La virtuosité pure - notamment dans le Paganini - y est davantage utilisée comme un ornement afin qu’elle n’écrase pas la substance musicale.
A-t-elle décidé de garder cette même approche sur scène ? C’est en tout cas le sentiment que nous avons eu pour sa première apparition au festival Radio France de Montpellier.
Le Concerto n°2 en mi mineur opus 64 de Félix Mendelssohn aura marqué le sommet de la soirée. Servie par son vibrato reconnaissable, Hahn débute l’allegro molto appassionato en soulignant le lyrisme mélancolique de la partition. Sobre, l’approche ne manque toutefois pas de caractère. Sans en rajouter, l’interprète se fond avec fluidité dans une succession de pages contrastées. La cadence, très ample, intimiste par ses incursions dans le pianissimo, suggère une quasi-improvisation.
Sous la direction de Roy Goodman, l’English Chamber Orchestra la suit sagement, sans s’imposer et parvient à une cohésion d’ensemble. Des transitions réussies avec élégance notamment dans l’Andante et l’entrée du deuxième thème avec le crescendo attendu.
On peut toutefois regretter une acoustique faussée due à la position de la soliste, placée juste à côté du chef, en retrait par rapport au devant de la scène : le niveau sonore reste en deçà et fait croire à tort que l’Américaine manquerait singulièrement de puissance dans les forte.
Le Scherzo est introduit par ce souffle des grands espaces avant l’Allegro molto vivace, une danse des elfes, mutine et galopante. Un long phrasé où le violon n’a guère le temps de respirer et qui requiert énormément de précision. A noter de curieux choix de mise en relief des bois.
Prolongement évanescent avec le Lark Ascending de Vaughan Williams qui sonde les profondeurs de l’âme anglaise. Sans tomber dans une emphase inutile, l’orchestre s’immisce progressivement dans le climat installé par le violon. L’exaltation du deuxième crescendo met tous les sens en éveil et rend très accessible cette courte pièce aux facettes multiples.
En bis, l’Andante de la seconde sonate de Bach pour violon seul se déploie avec une extrême clarté des différentes voix et une délicatesse presque fragile.
Les pièces symphoniques furent, quant à elles, moins enthousiasmantes.
Une introduction et allegro opus 47 d’Elgar au rendu quelque peu hermétique malgré des sonorités tout à fait avant-gardistes et une belle richesse d’écriture. Surprenante par ses longueurs et ses répétitions internes, la Symphonie n°6 en ut majeur de Schubert, au caractère léger et théâtral, se révèle également décevante et ne parvient pas à réellement emporter l’auditeur en dépit des qualités indéniables des flûtistes anglais.
Florence MICHEL
(Festival de Montpellier, 18 juin 2006)
Photo : DR
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