Début de la présidence française de l’Union Européenne oblige, Beethoven est à l’honneur dans nombre d’endroits cet été, dont Musique à l’Empéri. Le choix du thème « Beethoven et l’Europe » témoigne, comme le souligne Jérôme Bloch, Président du Festival de Salon-de-Provence, de la volonté de « rendre hommage à un grand européen de la musique ». Il souligne en outre « l’ancrage du festival dans la relation franco-allemande, mais aussi sa dimension et son aura internationales ».
Directeurs artistiques de la manifestation, Eric Le Sage, Paul Meyer et Emmanuel Pahud sont en effet parvenus à attirer à l’Empéri, des instrumentistes d’origines très diverses pour une belle fête de la musique de chambre. A ce propos, Jérôme Bloch n’hésite pas à comparer le Festival de Salon-de-Provence à « une République des Musiciens ».

Fil conducteur de la programmation donc, Beethoven est loin de monopoliser l’affiche (à l’exception du programme en trio du 3 août, tout beethovénien, avec Frank Braley, Daishin Kashimoto et Claudio Bohorquez) et la présence de l’illustre Allemand n’a en rien affaibli la curiosité de l’Empéri envers les répertoires rares. Des partitions d’Onslow (le beau Septuor pour piano, vents et contrebasse, op 79), Holst, Feld, Hummel et autre Berwald réservent ainsi de savoureuses surprises à l’auditeur au sein de programmes contrastés et jamais convenus.

Le cinéma muet et les improvisations qu’il autorise remportent un franc succès depuis quelques années et le festival ne manque pas d’inclure des soirées cinéma et musique dans sa programmation. Cette fois, Safety at last de Harold Lloyd a ainsi été confié à Jean-François Zygel et au percussionniste Joël Grare, tandis que Thierry Escaich improvise à l’orgue sur l’un des ouvrages mythiques de l’histoire du 7ème Art : Faust de F. W. Murnau. Sensations fortes assurées dans la cour renaissance du Château de l’Empéri !

Alain Cochard

Musique à l’Empéri/Salon de Provence
Du 27 juillet au 7 août 2008

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Photo : DR