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Paris - Compte-rendu - Au cœur de la rupture
Le cycle 1913 se terminait à la Cité de la musique par un Forum sur le dialogue des arts à la naissance des avant-gardes, auquel succédait un concert du pianiste Hugues Leclère sur un piano Gaveau de 1907 prêté par le Musée d’Orsay. Les œuvres, précédées par une présentation orale très imagée, permettaient à l’interprète de traverser tout un pan de la musique pour clavier des années précédant la Première Guerre mondiale sur un instrument centenaire aux timbres tout à fait adaptés. Certes, le Nocturne n°11 opus 104 n°1 de Gabriel Fauré où les extraits du Livre II des Préludes de Debussy (La Terrasse des audiences du clair de lune, Feux d’artifice) conviennent mieux à la mécanique de ce piano que certaines pages plus denses (Trois Pièces pour piano opus 11 de Schoenberg ou Sonate n°9 opus 68 « Messe noire » de Scriabine).
On en appréciera d’autant plus leur exécution de la part d’un artiste aussi à l’aise habituellement sur piano moderne que sur pianoforte. La finesse cristalline qu’il réussit à extraire de ce Gaveau y compris dans les pages démonstratives de Henry Cowell (les clusters d’Aeolian Harp) ou dans des partitions de rupture qui flirtent consciemment ou non avec l’atonalité, rend particulièrement captivante cette plongée dans la musique du début du 20ème siècle. Un point d’orgue très suggestif à cette semaine concernant une période décisive de l’histoire des arts qui continue de nous questionner.
Michel Le Naour
Paris, Cité de la musique, 28 février 2009
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Photo : DR
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