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17e Festival de l’Empéri - Russie en Provence
L’année croisée France/Russie de 2010 promet une surabondance d’ouvrages russes dans les programmes. Crainte d’un trop plein ? Les organisateurs du Festival de l’Empéri ont en tout cas choisi d’anticiper sur une très prévisible tendance et de privilégier ce répertoire dès le Festival 2009, sans pour autant oublier l’un des héros de l’année et grand bienfaiteur de la musique de chambre : Josef Haydn.
Fête musicale autant qu’amicale, la manifestation de Salon-de-Provence retrouve comme tous les ans ses fondateurs, Paul Meyer, Emmanuel Pahud et Eric La Sage, autour desquels beaucoup de collègues sont venus s’agréger au fil des ans. Un coup d’œil à liste des musiciens présents cette fois, de la soprano Sunhae Im à l’accordéoniste Elodie Soulard, de la trompette de Sergei Nakariakov au marimba de Ria Ideta, du basson de Gilbert Audin au piano de Bertrand Chamayou, Frank Braley ou Kirill Gerstein, donne un aperçu de la diversité des forces en présence et, partant, des vastes possibilités offertes dans le choix des œuvres. L’Empéri ne manque pas d’audace en la matière, c’est même l’un signes distinctifs d’un festival qui, certains soirs, prendrait presque des airs de « Husum chambriste ».
Rares en effet sont les occasions d’entendre le Quintette pour piano et vents de Rimski-Korsakov, la Sérénade op 11 de Glazounov, le Quintette avec piano de Sibelius, le Quatuor pour flûte, hautbois, alto et violoncelle de Borodine, le Trio pathétique pour basson, clarinette et piano de Glinka, pour ne citer que ces quelques exemples. Mais si les curieux de raretés se pourlèchent les babines, l’auditeur à la recherche d’opus plus familiers trouve aussi son bonheur - « Souvenirs de Florence » et le Trio de Tchaïkovski, Quintette avec piano de Chostakovitch, trios de Haydn, etc.
L’Empéri aime en outre à explorer des ouvrages fameux par le biais d’arrangements inédits : un Oiseau de feu en version pour nonette, ou un Pierre et le loup pour dixtuor sont ainsi programmés. Compte tenu du niveau des instrumentistes rassemblés à Salon-de-Provence, de savoureux moments s’annoncent dans ces transcriptions !
Et le cinéma ? Depuis quelque année des titres célèbres ou plus rares de l’époque du muet, projetés en fin de soirée dans la cour du château, fournissent matière à des improvisations. Le 17e Festival ne déroge pas à la règle. Cinéma russe bien sûr : « L’Homme à la caméra » de Vertov, confié au jazzman Baptiste Trotignon, et « La nouvelle Babylone » de Kozintsev et Trauberg, avec Thierry Escaich à l’orgue.
Alain Cochard
17e Festival de l’Empéri
Du 27 juillet au 6 août 2009
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Photo : DR
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