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Compte-rendu : Le jardin féerique de Jean-Claude Casadesus - L’Orchestre National de Lille à Dijon

Point d’orgue à la tournée de l’Orchestre National de Lille en Belgique et en France, le concert à l’Auditorium de Dijon dirigé par Jean-Claude Casadesus dans un programme Milhaud, Ravel et Stravinski, permettait d’entendre la jeune pianiste Amandine Savary (25 ans), disciple d’Abdel Rahman El Bacha à la Chapelle Royale de Bruxelles. Du Concerto en sol de Ravel (qu’elle joue pour la seconde fois), elle donner donne sans frémir une interprétation solidement construite, assez droite et qui gagnera à être creusée sur le plan des nuances (Adagio assai). Le bis (Feux d’artifice de Debussy) la montre plus libérée, tant dans la sonorité que le geste pianistique, et laisse de belles qualités s’exprimer pleinement. Attentif à la soliste, Jean-Claude Casadesus bénéficie de l’acoustique de rêve de l’Auditorium qui lui permet ensuite de faire briller de tous ses feux la polyphonie complexe et colorée du Bœuf sur le toit de Darius Milhaud.

En seconde partie, il affine avec beaucoup de tact la subtilité poétique de Ma Mère l’Oye, soutenu par d’excellents instrumentistes (la flûte de Christine Vienet, le hautbois du jeune Baptiste Gibier, la clarinette de Claude Faucomprez, le basson de Jean-Nicolas Hoebeke, la harpe d’Anne Le Roy) et conforté par un orchestre qui bénéficie du sang neuf d’une quinzaine de musiciens nouvellement recrutés. La Suite n°2 de L’Oiseau de feu de Stravinski, fluide, d’une belle conduite de la phrase, s’achève sur une péroraison finale suggestive et contrôlée. L’extrait de Carmen et la Marche de Radetzky suscitent, in fine, l’enthousiasme de la salle.

Michel Le Naour

Dijon, Auditorium, 21 janvier 2010

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Photo : DR
 

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