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Compte-rendu : Promesses non tenues - Alan Gilbert et le New York Philharmonic
La nomination d’Alan Gilbert (43 ans) en septembre dernier à la succession de Lorin Maazel à la tête de l’Orchestre Philharmonique de New York suscitait intérêt et curiosité. La connaissance qu’il a de cette formation remonte à ses années d’enfance : sa mère occupe en effet encore un poste de premier violon du rang au sein de l’orchestre. Des deux concerts donnés Salle Pleyel, le second laisse quelque peu dubitatif. D’entrée, la Symphonie n°49 « La Passion » de Haydn, parfaite sur le plan technique, ne sert guère l’esprit du compositeur par son manque de vivacité.
Après l’entracte, l’ «Inachevée » de Schubert montre une baguette sûre mais sans imagination, maniant des tempos d’une lenteur rédhibitoire sans frisson ni tension. Les Trois Pièces op 6 de Berg conviennent mieux à la science d’un chef habile à dégager un fil conducteur dans cette partition complexe et touffue de caractère expressionniste. Les bis alternent le chaud et le froid : la machine rôdée de la Philharmonie de New York impressionne dans l’Ouverture d’Egmont, mais ne fait guère preuve de subtilité dans une Valse triste sans arrière-plan mortifère.
En revanche, la voix prenante et vibrante du baryton Thomas Hampson avait trouvé le ton juste, auparavant, dans The Wound-Dresser de John Adams, composé en 1988 sur un poème de Walt Whitman, relatant la guerre de Sécession et son cortège d’horreurs. Le succès remporté avec son orchestre ne saurait cacher tout le chemin qu’Alan Gilbert doit encore parcourir pour se situer à la hauteur de ses prédécesseurs.
Michel Le Naour
Paris, Salle Pleyel – 2 février 2010
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Photo : Olivier Roller
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