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Venise / Festival « Le piano romantique » - Le piano français en fête au Palazzetto Bru Zane

Avec près de 100 facteurs en activité (il y en avait 233 dans toute la France) en 1830, Paris n’avait pas volé sa réputation de capitale mondiale du piano ! Erard et Pleyel, pour ne citer que les deux facteurs les plus célèbres, apportaient alors des améliorations décisives à un instrument en pleine évolution - et dont le triomphe sur le clavecin était encore assez récent. Vers Paris, Liszt, Chopin et bien d’autres virtuoses convergèrent et c’est chez nous qu’un beau soir du printemps 1836, dans les salons d’Erard, Liszt seul n’exécuta que des pièces de sa composition. Le concert c’était lui « tout seul », comme le soulignait Berlioz. Le récital de piano était né et avec lui un rapport nouveau à un instrument que le siècle romantique a gâté ô combien, en soliste, en concerto, aussi bien qu’en musique de chambre.

Hauts lieux de la musique de piano, nul ne le conteste, l’Allemagne et l’Autriche ne doivent pas occulter l’apport de la France à son répertoire. On n’attendait pas moins du Centre de musique romantique française- Palazzetto Bru Zane que ce festival « Le piano romantique » qui, du 15 avril au 19 mai, va ravir les auditeurs curieux de répertoires rares, quand ce n’est inédits. D’Etudes pour piano d’Hélène de Mongeroult(1) par Arthur Schoonderwoerd ou de concertos pour piano d’Hérold par Jean-Frédéric Neuburger, sous la baguette d’Hervé Niquet, au précoce Quintette avec piano (1908) du merveilleux – et injustement oublié ! – Florent Schmitt par Neuburger et le Quatuor Modigliani (c’est le programme d’ouverture du festival vénitien), l’affiche est une permanente invitation à des découvertes qui ont aussi pour noms Alkan, Thomas, Gouvy, Castillon et autre Messager, mais où des auteurs hexagonaux plus familiers (Fauré, Chabrier, Ravel) et étrangers (Viotti, Chopin, Kalkbrenner, Steibelt) prennent également place.

Point d’orgue de la manifestation avec Bertrand Chamayou dans des pages d’Alkan, Saint-Saëns, Fauré et Franck – auteur auquel le jeune interprète vient de consacrer un album de toute beauté(2).

Alain Cochard

Festival « Le piano romantique »
Du 15 avril au 19 mai 2010
Venise – Palazzetto Bru Zane
Rens. : 00 39 041 52 11 005
www.bru-zane.com

(1) Rendons à César ce qui est à César : c’est aux recherches de Jérôme Dorival (auteur d’une étude parue chez Symétrie) et à l’enregistrement de Nicolas Stavy (Hortus) que l’on doit la découverte de la vie et de la musique de l’étonnante marquise.
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(2) 1 CD Naïve / Prélude, choral et fugue, Prélude, aria et finale, Prélude, fugue et variation (avec Olivier Latry, harmonium), Les Djinns, Variations symphoniques (avec le Royal National Scottish National Orchestre, dir. Stéphane Denève)

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Photo : DR
 

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