La 4ème édition de « Tous à l’Opéra » se déroule les 8 et 9 mai, avec pour marraine Béatrice Uria-Monzon. 28 Opéras français participent à une manifestation dont le fonctionnement est désormais bien connu. Il importe de rappeler qu’elle s’inscrit dans le contexte des Journées Européennes de l’Opéra et qu’au total une centaine de maisons d’opéra ouvrent leurs portes au même moment dans l’Union Européenne, grâce au travail de coordination mené par RESEO (Réseau européen pour la sensibilisation à l’Opéra et à la Danse/ European Network for Opera and Dance Education) et par Opera Europa. Codirectrice de RESEO, Katherine Heid répond aux questions de concertclassic.

Comment l’action de RESEO s’organise-t-elle pour ces Journées Européennes de l’Opéra ?

Katherine Heid : Notre action résulte de la coordination du savoir faire de RESEO (Réseau européen pour la sensibilisation à l’Opéra et à la danse) et de celui d’Opera Europea, organisme avec lequel nous travaillons souvent et qui unit les maisons d’opéra au niveau européen, hormis dans le domaine éducatif. RESEO est une petite structure que je dirige avec mon associée, Isabelle Joly. Chaque année nous peaufinons notre action et l’opération prend toujours plus d’ampleur ; on peut estimer qu’un tiers des maisons d’opéras européennes participent aux Journées cette année. C’est une belle réussite et l’on constate que le public participe de plus en plus. Nous encourageons les opéras à ne pas faire la même chose tous les ans. 2010 a retenu le thème des « passerelles » : entre les théâtres et leurs quartiers, entre l’opéra et d’autres expressions artistiques, entre les cultures. Il est très intéressant de voir comment les différentes maisons interprètent à leur manière le thème choisi.

Remarquez-vous de grosses différences entre elles ?

K. H. : Je constate que les maisons avec lesquelles RESEO travaille régulièrement et qui s’intéressent au travail éducatif abordent l’opération de façon plus expérimentée et ne se contentent pas de simplement ouvrir les portes et d’offrir un spectacle auquel tout le monde peut assister. Procéder ainsi est déjà une étape importante, mais il est nécessaire d’aller plus loin, d’effectuer un travail plus approfondi, d’offrir un contenu plus riche.

Il est intéressant de comparer la France aux autres pays européens. La France est notre exemple phare ; elle réussit très bien au niveau de la communication et de la coordination grâce au budget que la Réunion des Opéras de France dégage pour les Journées Européennes. On ne peut pas imposer un modèle aux autres pays européens, mais néanmoins nous les encourageons à réfléchir sur celui de « Tous à l’Opéra » car cette opération enlève un peu de l’esprit de compétition entre les différentes maisons en mettant d’abord en avant l’art lyrique. La France et l’Espagne sont les deux seuls pays qui essaient très fortement de réaliser une coordination au niveau national. En France, «Tous à l’Opéra » vient de la base, résulte d’une réelle envie des maisons d’opéra et ne peut en rien être perçu comme quelque chose d’imposé par un cadre européen.

On constate aussi qu’au-delà des limites de l’Union Européenne, les Journées Européennes ont fait un émule inattendu : l’Afrique du Sud. Comment ce pays a-t-il été amené à participer.

K. H. : C’est une belle histoire de rapprochement entre deux mondes. L’Afrique du Sud est venue vers nous. La coupe du monde de foot approche et ce pays a eu envie de profiter de l’attention médiatique que cet événement suscite pour entreprendre également quelque chose dans le domaine lyrique. Le Cape Festival va s’associer à Journées Européennes de l’Opéra en montant des projets avec des gens parfois défavorisés et collaborera étroitement pour cela avec des membres de RESEO qui auront mené un important travail en amont durant le mois qui précède.

Propos recueillis par Alain Cochard, le 22 avril 2010

Pour en savoir plus :

RESEO + Journées Européennes de l’Opéra : www.reseo.org
Tous à l’Opéra : www.tous-a-lopera.fr

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Photo : DR