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Compte-rendu : Belle rencontre - Le Quatuor Diotima joue Britten
Parallèlement aux représentations du Billy Budd de Britten, l’Opéra National de Paris proposait, en deux concerts, l’intégrale des Quatuors à cordes du compositeur anglais, des ouvrages trop rarement joués dans l’Hexagone. Outre les trois opus de Britten, le Quatuor Diotima avait inscrit à son programme des œuvres de Mozart (Quatuor à cordes n°1) de Schubert (Quatuor à cordes n°2) et Bridge (Quatuor n°3), soulignant la vénération de l’auteur de Peter Grimes à l’égard de ses prédécesseurs.
Le très dense Quatuor n°3 de Bridge montre les Diotima rivalisant d’élégance, de pureté, de sens de la construction (en particulier l’excellent premier violon Yun Peng Zhao) dans une interprétation toujours très lisible. Le même sentiment prévaut dans l’exécution colorée des ouvrages de Mozart et de Schubert, pleine d’éloquente fraîcheur juvénile. Les quatuors de Britten regardent souvent du côté de Chostakovitch (Scherzos du Premier datant de 1941 et du Second de 1945, Burlesque du Troisième, écrit en 1976 peu avant la mort du compositeur). Dans les évocations de Purcell (Chaconne du Quatuor n°2) et le lyrisme transcendé jusqu’au silence de l’adieu (Recitative and Passacaglia du Quatuor n°3), les Diotima mêlent virtuosité, ferveur et nécessité intérieure. Une telle maîtrise est d’autant plus remarquable que l’écriture arachnéenne de Britten exige des exécutants un funambulesque sens de l’équilibre.
Michel Le Naour
Paris, Amphithéâtre Bastille, 26 et 28 avril 2010
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Photo : DR
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