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Compte-rendu : Jean-Claude Pennetier à la Folle Nuit Mirare - Schubert à cœur ouvert
Instant de rêve que ce récital schubertien de Jean-Claude Pennetier, dans le cadre de la Folle Nuit Mirare. Un Schubert hanté, dramatique dont les célestes longueurs (y compris dans l’Impromptu n°2 en la bémol majeur op 142/ D 935) connaissent un sentiment de plénitude qui défie le temps. Ce piano vivant, engagé, qui sait raconter une histoire (Impromptu n°4 en fa mineur op 142/ D 935) se fait tour à tour caressant, pénétrant et d’une liberté visionnaire.
La Sonate en la majeur D 959 est pétrie comme le levain avec une sensualité de son et une conduite intense de la phrase qui rappelle furtivement Claudio Arrau. La prise de risques, l’hallucination, la tension ne se relâchent jamais ; le caractère péremptoire et le ton pathétique (Allegro initial) s’attendrissent dans un lyrisme poétique où le dépouillement le dispute à la sérénité (Adagio).
Au moment du bis, Jean-Claude Pennetier s’associe à Claire Désert pour une exécution ludique d’une Danse allemande, digne d’une schubertiade. Le public, venu très nombreux et contraint parfois de rester debout, fait un triomphe à cet interprète pour qui la musique tient du sacerdoce.
Michel Le Naour
Paris, Salle Gaveau, 21 novembre 2010
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