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Jean-Yves Ossonce et Alain Altinoglu dirigent Liszt - L’autre visage du virtuose
En pleine fièvre mahlérienne, la France semble pour l’instant oublier que 2011 marque aussi le bicentenaire Liszt. Des magazines ont déjà fait leur couverture sur l’auteur de la « Résurrection » (l’enchaînement du 150e anniversaire de sa naissance au centenaire de la mort aide il est vrai les choses…), mais on ne constate pour l’instant aucun mouvement prononcé en faveur de Liszt, comme c’était le cas dès le début de l’année passée pour Chopin. Les dimensions relativement réduite de la production du Polonais, son homogénéité, rendaient il vrai les choses plus commodes – plus confortables… - qu’avec l’océan musical d’un créateur dont le fascinant parcours couvre la plus grande partie du siècle romantique. Pourtant, que de découvertes stimulantes, que de mises en perpective autorise - réclame – ce musicien hors du commun… L’année ne fait il est vrai que commencer ; puisse-t-elle ne pas se limiter à un «ressassage» de la Sonate et de quelques célèbres et non moins géniales pages car, entre l’anniversaire Chopin et les célébrations Wagner et Verdi de 2013, le bicentenaire Liszt est une occasion à ne pas rater.
Deux orchestres de régions la saisissent toutefois dès ce mois de janvier. A Tours, on ne s’étonne pas de retrouver la découvreuse baguette de Jean-Yves Ossonce dans la Faust Symphonie(1854). Dans la foulée de la Sonate pour piano (1853), Liszt s’est à nouveau inspiré de l’ouvrage de Goethe pour une partition que le disque a fait connaître dans sa version pour ténor, chœur d’hommes et grand orchestre. Avec ses troupes de l’Orchestre Symphonique Région Centre-Tours, Ossonce dirige la version originale, purement instrumentale, de l’œuvre. On attend avec impatience de découvrir ce chef-d’œuvre trop négligé, aux côtés d’extrait symphoniques de La Damnation de Faust de Berlioz.
A l’Opéra Théâtre d’Avignon, l’Orchestre lyrique de région Avignon Provence s’attelle à une tâche plus ambitieuse encore en programmant la rarissime Légende de sainte Elisabeth. Immense fresque pour soli, chœur et orchestre élaborée entre 1857 et 1862 – et dédiée à Louis II de Bavière -, cet oratorio glorifie la figure de la patronne de la Hongrie avec un magnifique sens théâtral. Un beau défi pour la formation provençale ? Sans doute, mais on lui fait confiance car, avec Alain Altinoglu, un formidable meneur d’hommes et professeur d’enthousiasme sera aux commandes, avec les renforts du Chœur régional Provence-Alpes-Côte d’Azur et les voix de Christina Dietzsch, Nora Gubisch et Marc Barrard. Culotté - et franchement tentant !
Alain Cochard
Orchestre Symphonique Région Centre-Tours, dir. Jean-Yves Ossonce
(Œuvres de Liszt et Berlioz)
15 janvier (20h), 16 janvier (17h) 2011
Grand Théâtre de Tours
http://operadetours.fr/ 02 47 60 20 20
Orchestre lyrique de région Avignon Provence, dir. Alain Altinoglu
Christina Dietzsch, Nora Gubich et Marc Barrard
Chœur régional Provence-Alpes-Côte d’Azur
(Liszt : La Légende de sainte Elisabeth)
15 janvier 2011 (20h30)
Opéra Théâtre d’Avignon
www.orchestre-avignon.com / 04 90 82 81 40
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Photo : DR
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