On le croyait accaparé par sa réévaluation du clavier de Bach ou des Sonates de Beethoven, deux ensembles fondateurs de la littérature de clavier, réévaluation qui, ces dernières années nous a valu des disques et des concerts éclairants, nous rappelant qu’il est l’un des tout grands pianiste de notre temps. Mais finalement son récital annuel aux Théâtre des Champs-Elysées sera consacré aux cycles de pièces brèves de Franz Schubert : Impromptus, Moments musicaux et Klavierstücke, l’autre versant du piano de l’auteur de l’Inachevée où, libéré des contraintes de la forme sonate, il va tout à la fois plus loin et plus libre dans la poésie comme dans la narration. Admirables espaces entre rêves et hallucinations, comme pénétrés par l’esprit du lied, et qui trouvent en Andras Schiff un conteur précis et inspiré.

On a trop oublié sa splendide intégrale des Sonates consentie à Decca en 1992 et 1993, son premier acte de maturité où soudain l’on découvrait un pianiste à la fois rigoureux et aventureux. Redonnez-y une oreille ; pas de meilleure façon de se préparer au voyage schubertien qui devrait vous emmener très loin.

Jean-Charles Hoffelé

Récital Andras Schiff

Œuvres de Schubert


Paris-Théâtre des Champs-Elysées, le 1er février 2011.

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Photo : DR