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Compte-rendu : Eivind Gullberg Jensen à l’Orchestre de Paris - Place à la jeunesse !
Découvert en 2007 dans l’Hexagone, le chef norvégien Eivind Gullberg Jensen est depuis lors régulièrement invité chez nous - il occupe par ailleurs le poste de chef principal de l’Orchestre Philharmonique de la Radio NDR de Hanovre depuis la rentrée 2009. Dans un programme russe (Roméo et Juliette de Tchaïkovski, Symphonie n°6 de Chostakovitch), le maestro scandinave manifeste un engagement et un élan contagieux (légèrement bridé par un Orchestre de Paris moins vaillant que d’ordinaire), qualités qui sont aussi celles d’Alexandra Soumm (20 ans) dans le Concerto pour violon de Glazounov. L’emportement de la soliste n’est pas sans provoquer quelques problèmes de justesse, mais son enthousiasme juvénile comme l’accompagnement très souple du chef ne déméritent jamais. En bis, dans l’exercice redoutable que constitue la pièce de Nathan Milstein Paganiniana, d’après les 24 Caprices de Paganini, la violoniste fait preuve d’une vélocité un peu agressive mais très spectaculaire.
Le lendemain, un concert inhabituel confronte des élèves de terminale du Lycée Racine à des musiciens de l’Orchestre de Paris dans Color de Marc-André Dalbavie (un ouvrage de 2002 inscrit au programme de l’option musique du prochain Baccalauréat). Les regards multiples portés sur l’œuvre forment un spectacle où l’improvisation se superpose à la composition proprement dite sous la direction du chef Nick Hayes. Une projection vidéo de peintures proches de l’abstraction expressionniste offre un spectacle total, résultat d’un travail collectif inscrit dans le cadre de la politique de formation menée depuis plusieurs années auprès d’élèves de collèges et de lycées de Paris ou de la proche banlieue. L’imagination, la liberté, l’invention mises en œuvre ici se révèlent du plus grand intérêt.
En seconde partie, Eivind Gullberg Jensen dirige la version originale de Color. En une vingtaine de minutes, par la souplesse et l’aisance de son geste, il explore toute la veine mélodique et les timbres d’une partition somptueusement orchestrée.
Michel Le Naour
Paris, Salle Pleyel, 2 et 3 février 2011
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Photo : DR
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