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DOSSIER ATYS - Ronald Stanton - Celui par qui Atys revient
A l’approche de la première représentation à Favart, celui avec lequel nous conversons par téléphone depuis New York se dit ému et surpris par la popularité d’un ouvrage « que tout le monde veut voir ». En 1987, R. Stanton était bien loin d’imaginer que son nom serait connu du milieu baroque et de nombre de mélomanes un quart de siècle plus tard.
La rencontre avec Atys ? Elle s’est produite le plus simplement du monde. 1987 : l’homme d’affaires séjourne à Paris avec sa première épouse et « appelle tout simplement le concierge de l’hôtel pour lui demander ce qui se donne le soir. Je lui avais dit que j’aimais la musique baroque et il m’a indiqué Atys à l’Opéra Comique. Nous sommes arrivés un petit peu en retard car nous nous étions trompés de salle », précise-t-il avec humour. Se produit alors le coup de foudre : « ma femme, qui avait l’habitude de s’endormir devant ce genre de spectacle, a été vraiment conquise et j’ai pour ma part vécu une expérience formidable, quelque chose que je n’avais jamais connu auparavant. »
La majesté et la poésie de « l’opéra du roi » le séduisent, tout autant que le tempérament de William Christie. Des liens se tisseront par la suite. « Nous sommes devenus très proches, confie R. Stanton. C’est un type incroyable : j’aime sa façon de diriger, de s’impliquer totalement dans les œuvres qu’il interprète.»
Grâce à la générosité de R. Stanton, la France retrouve une production mythique certes, mais l’Amérique aussi. Des plumes parfois un brin francocentrées oublient en effet de rappeler que, après Paris, Caen, Bordeaux et Versailles, l’ouvrage de Lully sera de retour à la Brooklyn Academy of Music de New York (institution, coproductrice de la reprise, par le biais de laquelle le mécénat de R. Stanton s’exerce) en septembre prochain. Un lieu où Atys avait été donné en 1989, puis en 1992.
Pour le moment R. Stanton s’apprête à revoir Atys à Paris. Il y pensera sûrement à sa mère, en compagnie de laquelle, à neuf ans, il avait fui l’Allemagne nazie en 1937 pour s’installer à New York, depuis lors centre de gravité de son existence. « Elle aimait tout ce qui était français, se remémore-t-il avec émotion, elle parlait couramment français. Dans sa jeunesse, elle était souvent venue à Paris et adorait respirer l’atmosphère de cette ville… »
Alain Cochard
(Propos recueillis le 25 avril 2011)
Lully : Atys
Opéra Comique, les 12, 13, 15 16, 18 19 et 21 mai 2011
www.opera-comique.com
Théâtre de Caen, le 31 mai, 1er et 3 juin 2011
www.theatre.caen.fr
Opéra National de Bordeaux, les 16, 18 et 19 juin 2011
www.opera-bordeaux.com
Opéra Royal de Versailles, les 14, 15 et 17 juillet 2011
www.chateauversailles.fr
New York, Brooklyn Academy of Music (BAM Howard Gilman Opera House)
Les 18, 20, 21, 23, 24 septembre 2011
www.bam.org
Photo © DR
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