Ce n’est pas l’Offenbach le plus couru, ce n’est pas non plus, il est vrai, celui qui montre l’invention mélodique la plus surprenante, ni l’orchestre le plus disert. Mais l’action, les trognes, la dérision jusqu’à l’absurde, l’humour ravageur auraient du moins pu sauver l’ouvrage que la Guerre de 1870 enterra. Paris l’oublia et cet opéra bouffe désopilant fera fortune à l’étranger, dans des traductions et des adaptations improbables qui ont fini par nous le rendre inaccessible.

Le revoilà à Favart, presque chez lui, et en plus l’on nous promet une lecture philologique, sur instrument d’époque et sous la baguette habile de François Xavier-Roth. C’est bien. On craint en revanche la mise en scène des Deschamps, qui risquent de tomber dans leurs travers – il faut dire qu’Offenbach leur tend très fort la perche. Sauront-ils résister, mettre un peu de poésie dans leur déglingue ? On l’espère. En tous cas, on ne boudera pas le Falsacappa d’Eric Huchet, ça non ! Lagrange en Princesse de Grenade, ça promet du grandiose, Leguérinel en Pietro, si son phoniatre ne l’a pas tué, quel plaisir annoncé.

Allez, on ira en tous cas pour l’œuvre et pour le plateau !

Jean-Charles Hoffelé

Jacques Offenbach : Les Brigands


Paris - Opéra Comique

Du 22 juin au 2 juillet 2011

www.opera-comique.com

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Photo : DR