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Bruxelles - Le Roi Roger de Szymanowski à La Monnaie - Roi sans visage
Pourquoi mettre en scène le Roi Roger dont certains croient, en grande part à cause de l’office byzantin qui ouvre l’œuvre, qu’il ressort plus de l’oratorio que de l’opéra ? D’autant que les propositions récentes des régisseurs lyriques n’ont guère convaincu, sinon celle de David Pountney à Bregenz (on a encore dans l’œil le désastre de Warlikowski à Bastille, piscine, shoot et Mickey). C’est pourtant choisir la facilité et tourner le dos aux personnages, nier les dangers séducteurs du berger, l’ambiguïté de Roger, la sensualité inextinguible de Roxane. Peter de Calluire a donc tranché, en demandant à François de Carpentries de mettre en espace l’opéra de Szymanowski. On verra bien si cela suffira.
Rien que de connu dans la distribution : le Roger très barytonné, un peu trop sombre, d’Andrzej Dobber, la Roxane parfaite d’Olga Pasichnyk, l’Edrisi de John Graham-Hall, le Berger sans grâce autre que vocale d’Eric Cutler (alors qu’il y faudrait un physique à se damner), tout cela est bel et bon mais vu déjà dix fois.
La surprise viendra probablement de l’orchestre maison, mené par la baguette expressionniste d’Hartmut Haenchen, mais surtout de l’œuvre elle-même, voluptueuse, névrotique, érotique, la vraie petite sœur de la Salomé de Strauss.
Jean-Charles Hoffelé
Szymanowski : Le Roi Roger (version mise en espace)
Bruxelles – Théâtre de La Monnaie
9 et 10 septembre 2011
www.lamonnaie.be
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Photo : DR
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