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Sous le signe d’Enesco - Trois Questions à Mihai Constantinescu
Depuis 1992 Mihai Constantinescu, directeur général d’Artexim – société organisatrice du Festival George Enesco –, assure le bon fonctionnement d’une manifestation biennale dont l’édition 2011 s’est tenue du 1er au 25 septembre.
Comment concevez-vous votre rôle d’organisateur du Festival ?
MIHAI CONSTANTINESCU : Il s’agit de donner, à travers le festival, une image positive de la Roumanie et de faire du festival une vitrine sur le plan international. Directeur d’Artexim depuis 1990, je suis arrivé en 1992, venant du Ministère de la Culture. Je me suis heurté à des difficultés liées à des pratiques anciennes. Il fallait donner une nouvelle éducation dans le domaine de l’organisation, offrir des conditions normales aux artistes, gérer les répétitions plus facilement qu’auparavant. Je suis à la tête d’une équipe très restreinte de huit permanents : quatre pour s’occuper des problèmes de gestion et quatre pour le domaine artistique. Il m’a fallu recruter un personnel uniquement pour le déroulement du concours et du festival. Aujourd’hui, quatre vingt-dix étudiants assurent bénévolement et avec enthousiasme les tâches d’accueil des artistes, des journalistes, du public. C’est pour eux une formation in vivo en plus de ce qu’ils apprennent en tant qu’étudiants à l’Université.
Les cinq salles dans lesquelles se déroulent les concerts offraient à l’origine peu de places ; il a fallu chercher de nouveaux lieux et, en 2011, les 75 concerts à Bucarest se déroulent dans les deux salles du Palatului (la grande salle a une jauge de 2900 places), l’Ateneum roumain dispose de 800 places auxquelles s’ajoutent les salles de la Radio, de l’Université, du Théâtre. Pour les vingt ans du festival, je vois avec satisfaction que le nombre de billets vendus a été multiplié par deux : le budget voté au Parlement est de 8 000 000 d’Euros auxquels s’ajoutent 700 à 800 000 Euros versés par les sponsors. La musique n’a donc pas pâti des restrictions budgétaires et le public fervent est très attaché à cet événement (35 % de jeunes assistent aux concerts). Le prix des billets reste élevé pour les grands orchestres internationaux mais des tarifs préférentiels et des concerts gratuits permettent de bénéficier de conditions tout à fait abordables.
Le festival a-t-il choisi une thématique ?
M. C. : Le Concours George Enesco est notre cheville ouvrière. En plus du concours de violon, piano, composition tous les deux ans, nous avons inauguré en 2011 un concours de violoncelle dont nous attendons beaucoup. Notre objectif n’est pas de centrer le festival autour d’une problématique. L’œuvre d’Enesco est au centre de la programmation du festival. Cette année, il y a par exemple une nouvelle production d’Œdipe par des interprètes roumains et chaque orchestre étranger doit nécessairement inscrire une œuvre d’Enesco à son répertoire. Il était difficile de demander à Daniel Barenboïm de se plier à cette exigence, mais Daniele Gatti et l’Orchestre National de France donneront la Neuvième Symphonie de Mahler et, le lendemain, un concert de musique française en y ajoutant la Symphonie concertante pour violoncelle d’Enesco qui clôture le festival le 25 septembre. L’éventail est très large et toutes les époques sont représentées y compris la musique d’aujourd’hui.
Comment envisagez-vous le festival 2013 ?
M. C. : Il s’annonce sous les meilleurs auspices. L’édition que nous avons préparée avec Ioan Holender comprendra une Tétralogie en version de concert dirigée par Marek Janowski. George Enesco sera largement représenté et nous accueillerons des interprètes et des orchestres de prestige comme cette année avec le Théâtre Mariinski, la Philharmonie de Vienne, le London Symphony Orchestra ou la Staatskapelle de Berlin. 2013 est une année particulièrement faste avec les bicentenaires Wagner et Verdi ; deux compositeurs qui seront donc fêtés comme il se doit. En outre, un grand projet de construction d’un Centre culturel à Bucarest est prévu : il comprendrait trois salles de concert, mais nous en sommes encore au stade des discussions.
Propos recueillis par Michel Le Naour, le 12 septembre 2011
Pour en savoir plus sur le Festival et le Concours G. Enesco : www.festivalenescu.ro
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Photo : DR
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